jeudi 10 juillet 2014

HAÏTI : DES BRIGADES DE VIGILANCE (GROUPES D’AUTO-DEFENSE) ET PARAMILITAIRES A L’EMERGENCE ET LA RECUPERATION POLITIQUE DES GANGS ET BANDES ARMES DANS LES COMMUNAUTES


Haïti : DES brigades de Vigilance (groupes d’auto-défense) et paramilitaires a l’émergence et la récupération politique des gangs et bandes armés dans les communautés

Jean Laforest Visene

Ce papier n’a pas la prétention de projeter une vue complète de la problématique de la violence des gangs et des bandes armés dans les communautés haïtiennes. Il peut servir uniquement au lecteur à mettre en perspectives certains des faits évènementiels du vécu socio-politique haïtien qui auraient conduit à ces dérives sociocommunautaires. Il peut aussi aider à comprendre l’importance du développement de synergie entre des programme d’apaisement social et des interventions de type de 2eme génération de DDR, comme la Réduction de la Violence Communautaire, dans l’efforts de pacification pérenne d’un Etat.

Le papier est structuré en quatre sections, présentant : premièrement, la présentation de relevés de séquence d’évènement historique, ayant des déterminations de la violence communautaire ; deuxièmement, des éléments informatifs sur les conditions socio-économiques de la société haïtienne ; Troisièmement, des action initiées dans le cadre de la Mission des paix en Haïti (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti –MINUSTAH) pour parvenir à une déconstruction de la violence au sein des communautés ;  Et enfin un cartographie des interventions.

I.                        Séquences évènementielles et/ou contextuelles

 Bien avant, permettez-nous d’indiquer que la présentation des faits évènementiels et contextuelle suivant une méthodologie spécifique de l’histoire.  Ils ne sont pas, non plus, séquencés en des capsules d’informations temporelles. Voici, ci-dessous les évènements et les contextes que nous croyions être déterminants dans la violence communautaire en Haïti :

·        1804 – 1957 : Conflit interne pour le contrôle et l’exploitation des ressources économiques du pays. Les germes de la violence communautaire, émergée en Haïti vers les années 80 et 90 ont été semés durant cette période. En effet, dès les premiers jours, d’après l’indépendance, l’ambiance n’était pas favorable à la construction d’un état pacifique stable et équitable. Les généraux de couleurs (mulâtres) ont accaparés toutes les ressources du pays. Au point que Jean-Jacques Dessalines le fondateur de l’indépendance et premier chef d’Etat de la République eut à crier à ces derniers : « Et les pauvres noir dont leur père sont en Afrique, n’auront-il donc rien » Il a été assassiné pour cette position. Depuis, Haïti est jonchée de période de coup d’Etat, de tuerie des chefs d’Etat, d’Exil etc.

·        1957 : Arrivée au pouvoir d’un Leader politique, considérée comme un « outsider », Dr François Duvalier. Ce dernier voulait faire une révolution noiriste, sous un faux-semblant de mouvement de négritude. Les hommes de couleurs sont mis totalement au rancard de la politique du pays : Persécutée et exécutes, ainsi ceux qui leur témoignent de leur sympathie. Comme stratégie de survie et d’intrusion les éléments de couleurs vont faire des alliances occultes incluant des mariages stratégiques de leur filles avec des éléments intra et /ou à cote du pouvoir, en particulier vers la période du Jean-Claudisme.

·         1957 - 71) : Voulant contrebalancer les pouvoirs de l’Armée a été créé un corps préposé à la sécurité du Président de la République. Ce corps est dénommé : Volontaires de la Sécurité Nationale (VSN). Il est établi de plein pouvoir et se rivalisait a la hiérarchie des Forces Armees d’Haïti (FAD’H). Le pouvoir avait aussi organisé une force de police secrète (Services Détachés ayant pour sigle SD), qui dépendait des Recherches Criminelles. Parallèlement, des autorités militaires proches du gouvernement se faisaient aider dans leurs tâches par des suites qui exécutaient leurs ordres. Ces derniers étaient connus sous l’appellation : « Les attachés ».

·        1960 et 1970 : Mouvement de rébellion pour renverser le pourvoir et dans certains cas pour régler des comptes personnelles avec le pouvoir. Car des massacres ont été perpétrés  par le pouvoir contre certains bastions de la classe de couleur dans plusieurs régions du pays. La majorité de la population se poste en spectateur, mais en paie un lourd tribut.

·        Vers 1980 : Arrivée et émergence de la théologie de libération en Haïti. Cette nouvelle idéologie a catalysé la multiplication des « Ti Komite Legliz (TKL)», des groupes de prière qui se sont transformés en des groupes idéologico-politiques. Interprétant, à dessein, une phrase du discours du Pape Jean Paul II, lors de sa visite en Haïti, le 8 mars 1982, les leaders de ce mouvement ont eu d’énorme succès dans le pays. Le Pape eut à dire lors de son passage : « Il faut que quelque chose change ». Ce vœu, selon plus d’uns, aurait été déterminant dans la capitulation du régime d’alors.

·        1980 - 1986 : Violence armée dirigée vers l’ensemble de la population. Cette violence est  télécommandée et dirigée au niveau de la superstructure politique et des entités de l’Etat. Elle est conduite par les forces armées et des milices légalement constituées bien avant pour protéger le régime ainsi que les autres groupes parallèles, ci-dessus-mentionnés.

·        7 février 1986 : Le vaste mouvement populaire pour la liberté des droits civils et politiques et la fin de la répression sur la population a conduit au départ de Jean Claude Duvalier, après 30 ans de dictature (Duvalier père et Duvalier fils).

·        1986 : Le mouvement de « dechoukage » du régime politique et de ses supporteurs initie une arme de revanche populaire : « Le Père Lebrun ». Les membres du régime de la dictature et ses supporters sont brulés avec des caoutchoucs. Les biens des particuliers, des institutions publics sont pillés et leurs bâtiments brulés. La hiérarchie de la FAD’H,  mécontent du rôle de premier plan accordée au commandement des VSN par la dictature, reste  passif a ces massacres populaires ;

·        A partir de 1987 :

o   Chute libre de la production nationale, importation massif des produits vivriers pour la consommation locale.
o   Hausse des prix des produits de premières nécessitées ;
o   Hausse du chômage ;
o   Rurbanisation accélérée et vaste bidonvilisation des principales villes du pays.
o   Apparition de nouvelles formes de violence non centralisée au niveau institutionnel et au niveau de l’Etat.

·        1989 : Apparition du phénomène de « zenglendo » et des escadrons de la mort. Des gens armés et en uniformes militaires rentrent, le soir, et en toute quiétude, dans les résidences privées pour dépouiller les  résidents. Souvent ces derniers maltraités, tués et vu leurs filles violées. Les officiers, sous-officiers et soldats de la FAD’H sont accusés d’être les auteurs de ces exactions et crimes, en raison de l’incapacité du régime d’alors de leur payer leur salaire. Le régime, bien que au courant de cette dérive, fait la sourde oreille. En réaction, les membres des communautés, en particulier des quartiers surpeuplés, commencent à s’organiser en « brigade de  vigilance » c’est-a-dire des groupes d’auto-défense. Les membres de ces groupes utilisent des armes domestiques (kouto, kouto-digo, machette, katchapika, bâton, …)  pour assurer leur sécurité.

·        1990 : 1ère élection libre et démocratique de la république d’Haïti. Le nouveau pouvoir fait une tentative de vassalisation de l’armée. Des membres du Haut Etats-majors sont mis à pied, de manière impromptue et de nouveaux chefs émergents.

·        30 septembre 1991 : Coup d’Etat de l’Armée contre le président élu dans la première élection démocratique d’Haïti. L’armée appelle ce coup d’Etat une « Correction démocratique ». Un groupe paramilitaire, dénommée FRAPPE, prend les rênes de la violence sur les communautés, ciblant les partisans du régime déchu dans les zones surpeuplées ;

·        1991 – 1994 : Renforcement / réactivation des monuments dénommée « Ti Komite Legliz » et des Brigarde de vigilance (les groupes d’auto-défense) pour exiger le retour à l’ordre constitutionnelle et aussi pour se protéger contre la répression du pouvoir de facto. Entre temps, les protagonistes, incluant les récupérateurs politiques des brigades de vigilance, arment de manières incontrôlées leurs partisans.

·        1994 : Retour à l’ordre constitutionnel avec le support de l’armée américaine. L’armée républicaine d’Haïti, ainsi que la gendarmerie nationale sont sommées de rester cantonner dans leurs casernes. Puis elle est dissoute sans aucune planification et programmation institutionnelle. Les membres de ces forces, démobilisées, puis dissoutes sont partis chez eux avec leurs armes et leurs munitions et sans indemnisation. Les menaces des militaires poussent les membres du pouvoir à accélérer l’armement de ses partisans pour se protéger. Les groupes d’auto-défense se transforment, alors, en de véritables groupes armés a vocation politico-idéologique.

·        12 juin 1995 : Création de la Police Nationale Haïtienne (PNH) en remplacement des Forces de Défense et de Sécurité dissoutes. Les effectifs ne permettent pas d’assurer la sécurité et le contrôle sur l’ensemble du territoire.

·        2001 – 2004 Reprise du pouvoir l’élu des élections de 1990 : Jean-Bertrand Aristide, après des élections présidentielles contestées.  Le pouvoir se consolide sur ses bases. Durant cette periode apparait deux groupes opposés « Grenn Nan Bouda -GNB» (opposée au pouvoir)  » et « Rat Pa Kaka - RPK» (supportant le pouvoir. Le premier est appuyé par un groupe de rebelles, conduit par un ancien officier de l’ex FADH. Provenance du Nord de la république d’Haïti, il marche sur Port-au-Prince. Les armes sont distribuées dans toutes les directions  par les protagonistes à leurs partisans.

·        29 février 2004 : Escorté par des soldats français, Jean-Bertrand Aristide est exilée en République Centre Africaine, à Bangui, puis évacué en Afrique du Sud. Ses partisans crient au kidnappinp politique et scandent au retour à l’ordre constitutionnel. Les groupes de protection du pouvoir et les bandes de l’armée du nord se transforment en de véritables gangs sans contrôle dans les différentes communautés de leur zone d’influence.

II.                        Bref résumé de la condition socio-économique de la population haïtienne

Succinctement, la situation socio-économique d’Haïti a empiré depuis quelques décennies. Selon les observations et information disponible dans plusieurs sources de référence consultables, on peut relater que :

o   Huit des dix millions d’haïtiens vivent sans électricité;

o   Plus de cinq millions d’haïtiens ne savent ni lire ni écrire;

o   Huit haïtiens sur 10 vivent avec moins de 2US par jour;

o   2% d’haïtien control plus de 69% des ressources du pays.

o   Hausse inflation ;

o   Absence des services de base dans la plupart des communautés, en particulier celles surpeuplées ;

o   Absence de structures et de service sanitaire dans la plupart des zones ;

o   Absence des infrastructures routières servant de voie de pénétration facile aux forces de défense et de sécurité ;

o   Sur les 4.200.000 d’haïtiens qui travaillent seul 200,000 ont un emploi régulier et formel

o   80% des gradués de l’université émigrent vers des pays étrangers ;

o   Forte érosion, due au déboisement cultivable, des terres, antérieurement cultivables ;

o   Haute degré de corruption au niveau des administrations ;

o   Circulation des différentes drogues dans les communautés ;

o   Facilitée d’accès à la possession d’armes à travers le commerce clandestine. etc

Face à de telles conditions, la violence communautaire trouve un terrain facile pour être émergée et manipulée.
 
III.                        Actions de redressement dans le cadre de la Stratégie de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti

 Afin d’adresser la violence communautaire à travers le programme Réduction de la Violence communautaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), il a été mis en œuvre un ensemble de projets et activités. Ils sont caractérisés par : 

·         La formation professionnelles et la création d’activités génératrices de revenues en faveur des jeunes des quartiers difficiles ;La Création d’Emplois et la Protection de l’Environnement, par la réhabilitation des infrastructures communautaires ;

·         La stabilisation communautaire et la mise en place des projets d’infrastructure de base ;

·         La Réinsertion des Jeunes Vulnérables, par la formation, la socialisation et l’accompagnement psychosocial ;

·         Des activités de rapprochement des communautés des Forces de Défenses et de Sécurité (FDS) en particulier de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ;

·         La Réinsertion en Milieu Carcéral, par la réduction du potentiel de violence du détenu et sa préparation à sa réinsertion socioéconomique et communautaire ;

·         La sensibilisation sur la problématique du Genre, les femmes étant considérées comme l’un des groupes les plus vulnérables dans les communautés affectées par la violence ;

·         La mise en place de projets en faveur des victimes de la violence spécifique liés aux groupes et aux bandes armées ;

·         L’Assistance Légale et Judiciaire, la violence étant souvent liée au manque d’accès à la justice.
 
IV.                        En guise de conclusion

Nous pouvons avancer comme hypothèse que la violence communautaire n’est qu’une construction sociale, étroitement liée au système de jeu des acteurs. Pour l’adresser, il faudrait passer par  sa déconstruction. E c’est ce que fait le programme  « Réduction de la Violence Communautaire (RVC) » prise au sein de la MINUSTAH. Ce programme est applicable dans des pays en conflits dont les déterminations fondamentales sont intracommunautaires. Certainement, une évaluation ex-ante pourra déterminer la proportion des composantes : supra, extra et intra de cette violence observée dans l’environnement concerné par le vœu de mise en œuvre du programme. Nous proposons dans l’éventualité de l’expression de ce vœu qu’on puisse :

·         Etablir, au départ, une théorie de changement qui servirait de base à l’évaluation du programme, avant le hand-over des acquis aux agences de développement des Nations Unies / acteurs humanitaires et aux structures nationales qui assureront le suivi et la mise en œuvre des actions de pérennité de la stabilité  à plus long-terme dans les communautés bénéficiaires ;

·         Penser et exécuter le programme en des perspectives étroites avec de la Réforme du Secteur de Défense et de Sécurité (RSS) et du secteur de la Justice, du contrôle de la circulation des armes et aussi en complémentarité d’éventuel programme de DDR classique, adressant le Désarmement, la Démobilisation, la Réinsertion et la Réintégration (DDRR) des éléments des groupes armees formels. S’il y a lieu il ne faudrait pas, non plus, dans cadre de ce dernier volet, négliger la question de rapatriement ;

·         Organiser le programme de manière à ce qu’il puisse déboucher sur un désarmement communautaire et un rapprochement des communautés des Forces de Défense et de Sécurité.

Reste est-il d’observer la mutation de cette premier version de la génération de DDR dans les missions de paix des Nations Unies.

Note :
Les idées et opinions exprimées dans le texte n’engagent ni la MINUSTAH, ni la MINUSCA. En aucun cas, Elles ne peuvent être assimilés ni à la vision et/ou la perception de ces entités.

Jean Laforest Visene
Sociologue, M.A. es Sc. Développement
Professeur à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH)
E-mail : visenejl@gl.com
Web page : www.visenjl.blogspot.com

Le DDR classique : Enjeux et perspectives dans un cadre de maintien de paix


Le DDR classique : Enjeux et perspectives dans un cadre de maintien de paix

Par Jean Laforest Visene

 
1.      Qu’est-ce que le DDR?

·         Trois concepts fondamentaux : Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (voir les définitions de ces concepts a la section 7). Dans certains pays comme c’est le cas de la république centrafricaine on ajoute un autre concept celui de Rapatriement, parce que le conflit occasionne l’émigration de population vers des pays voisin.

·         Le DDR est considéré comme l’une des routes pour que des pays sortant d’un conflit arrivent à une paix durable.

2.      Objectif du DDR

·         Diminuer le nombre de combattants et assurer leur réintégration a la vie civile ou dans les forces de défense et de sécurité ;

·         Prévenir la résurgence des conflits armés ;

·         Créer les conditions d'une paix durable et un développement à long terme ;

·         Chercher à fournir un appui à la résolution des problèmes de sécurité;

·         Favoriser le retour des éléments armees a la vie civile et fournir un éclairage sur l’éventuelle réinsertion des combattants habilites dans le secteur défense et de sécurité.

3.      Orientation d’un programme DDR

·         C’est un processus national dont la propriété appartient aux autorités locales ;

·         Il se fait dans le cadre d’un accord de paix entre les belligérants en conflits, lequel accord est construit sur la base d’un consens politique.

·         Se fait avec l’appui des forces de sécurités et dans l’application des mesures de confiance qui incitent les parties à y adhérer.

4.      Cible du programme DDR

·         Les membres des groupes et des bandes armées illégaux, sans aucune distinction ;

·         Les victimes de guerre et les combattants handicapés ;

·         Les dépendants c’est-à-dire les dépendants directes des combattants concernée par le programme.

·         Les personnes qui sont en apport aux combattants, c’est-à-dire qui leur fournissent un support d’une quelconque nature dans le conflit ;

·         Les groupes vulnérables associes ou implique dans le conflit c’est-à-dire, les enfants, les femmes et les femmes ;

·         Les communautés affectées par les conflits.

5.      Acteurs dans un programme de DDR

·         Gouvernement et autorités locales ;

·         Les forces de Défense et de sécurité, tant Nationales qu’internationales ;

·         Les groupes et les bandes armees ;

·         Les parties politiques ;

·         La société civile, incluant le secteur privée des affaires, les leaders communautaires, les Associations Communautaires de Base (ACBs) et les communautés elles-mêmes..

·         Les Agences de Développements des Nations Unies ;

·         La Mission de Maintien de paix constitue par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que ses affiliés ;

·         Les acteurs régionaux ;

·         Les partenaires bilatéraux ;

·         Les centres de recherche tels les universités ;

·         Les organisations non-gouvernementales spécialisées dans la résolution de conflit.

·         Etc.

6.      Résumé

Le DDR :

·         Est politiquement entraîné et appartiennent à l'État du pays concerné ;

·         A pour objectifs de contribuer à  la stabilité et préparer les conditions pour des actions de développement ;

·         Est une des composante pour la mise en place d’un environnement sécuritaire à côté d’autres éléments d'une stratégie de consolidation de la paix ;

·          Ne peut, à lui-seul, résoudre un conflit ou prévenir la violence.

7.      Les éléments conceptuels du DDR ( Tiré du document des Nations Unie titré : «  INTEGRATED DISARMAMENT, DEMOBILIZATION AND REINTEGRATION STANDARDS »

DISARMAMENT: Disarmament is the collection, documentation, control and disposal of small arms, ammunition, explosives and light and heavy weapons of combatants and often also of the civilian population. Disarmament also includes the development of responsible arms management programmes.

DEMOBILIZATION: Demobilization is the formal and controlled discharge of active combatants from armed forces or other armed groups. The first stage of demobilization may extend from the processing of individual combatants in temporary centres to the massing of troops in camps designated for this purpose (cantonment sites, encampments, assembly areas or barracks). The second stage of demobilization encompasses the support package provided to the demobilized, which is called reinsertion.

REINSERTION: Reinsertion is the assistance offered to ex-combatants during demobilization but prior to the longer-term process of reintegration. Reinsertion is a form of transitional assistance to help cover the basic needs of ex-combatants and their families and can include transitional safety allowances, food, clothes, shelter, medical services, short-term education, training, employment and tools. While reintegration is a long-term, continuous social and economic process of development, reinsertion is a short-term material and/ or financial assistance to meet immediate needs, and can last up to one year.

REINTEGRATION: Reintegration is the process by which ex-combatants acquire civilian status and gain sustainable employment and income. Reintegration is essentially a social and economic process with an open time-frame, primarily taking place in communities at the local level. It is part of the general development of a country and a national responsibility, and often necessitates long-term external assistance.

Quelques documents de références

1.      INTEGRATED DISARMAMENT, DEMOBILIZATION AND REINTEGRATION STANDARDS, http://pksoi.army.mil/doctrine_concepts/documents/UN%20Guidelines/IDDRS.pdf, 2006.

2.      Department of Peacekeeping Operations,  SECOND GENERATION DISARMAMENT, DEMOBILIZATION AND REINTEGRATION, (DDR) PRACTICES IN PEACE OPERATIONS : A Contribution to the New Horizon Discussion on Challenges and Opportunities for UN Peacekeeping, http://www.un.org/en/peacekeeping/documents/2GDDR_ENG_WITH_COVER.pdf, © United Nations 2010,  380, Madison Ave, 11th Floor, New York, NY 10017, USA January 2010,

3.      Organisation des Nations Unies (ONU), « Resolution 2149 (2014) »,   Adopted by the Security Council at its 7153rd meeting, on 10 April 2014, http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/2149(2014), Ref: S/RES/2149 (2014). 

4.      Qu’est-ce que la Stratégie « Réduction de la Violence Communautaire (RVC) » ? http://www.visenejl.blogspot.com/2014/06/quest-ce-que-la-strategie-reduction-de.html, juin 2014

 Jean Laforest Visene
Sociologue, M.A. es Sc. Développement
Professeur à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH)
E-mail : visenejl@gl.com
Web page : www.visenjl.blogspot.com