mercredi 28 mars 2012

THEORISATION ET CONCEPTUALISATION DU « SUIVI-MONITORAGE » DES PROJETS D'AIDE EN FORMATION PROFESSIONNELLE : CONTRIBUTION A LA RECHERCHE DE L'AMELIORATION DE LA QUALITE DES RESULTATS

 THEORISATION ET CONCEPTUALISATION du « Suivi - Monitorage » des projets d'AIDE EN formation professionnelle : CONTRIBUTION A LA RECHERCHE DE L'AMELIORATION DE LA QUALITE DES RESULTATS

Plusieurs entités travaillant dans les communautés haïtiennes, réputées, à risque financent depuis un certain temps des projets de formation professionnelle afin de préparer un capital social composé de des jeunes devant contribuer à créer un climat sure et stables dans les communauté. Ces projets s’articulent autours d’un ensemble d’éléments relatif à la problématique des jeunes dans les communautés les plus démunis : Problème de satisfaction des besoins de base des jeunes ; oisiveté/chômage ; problème d’estime de soi, environnement social à une sous-culture à potentialité de violence etc. Tous ces facteurs font des jeunes un potentiel de violence non seulement pour leur communauté mais pour la société en générale. De ce fait, les projets de formation visent à agir sur un ensemble de facteurs devant développer à coté des compétences professionnelles une culture de paix chez les bénéficiaires du programme.

Génériquement, le paquet des projets comprend la formation proprement dit (théorie et pratique ; Des activités de socialisation ; Des activités d’appui psychosociale ; Des activités d’alphabétisation et de post-alphabétisation, incluant une composante de la lecture et de l’écriture du créole haïtien ;   Une allocation de transport au bénéficiaires, un repas chaud durant les jours de classe et le placement des bénéficiaire en stage. Comment peut-on s’assurer de l’efficacité des partenaires et un plus grand rendement des projets au profits des communautés ? Que faire pour un monitorage efficace ? Nous proposerons sommairement, ci-dessous, quelques éléments qui viseraient à la constitution d’une sorte de théorie de la de suivi-monitorage des projets de formation professionnelle.

Précisons que le concept « suivi-monitorage » est perçu comme : Un ensemble d’opérations permettant l’accompagnement du partenaire d’exécution des projets  et la collectes des d’éléments objectivement vérifiable sur l’exécution du projet. Cette proposition de théorisation du suivi-monitorage prend en compte : Les visites et les rencontres de suivi ; L’organisation des bénéficiaires ; L’allocation au transport des bénéficiaires ; Les outils de suivi pédagogiques ; Et les évaluations du projet.

  1. Visite / rencontre de suivi monitorage
Un suivi-monitorage, dite suivi-monitorage directe, devrait se faire à deux échelons : Au niveau du partenaire d’exécution du projet et au niveau des communautés de provenance des bénéficiaires.

a)     Au niveau du partenaire d’exécution
Le suivi-monitorage du projet auprès du partenaire se déroulerait de la manière suivante :

·         Visite d’observation des activités en salles de classe et /ou en atelier ; Au moins une fois / semaine.

·         Visite / rencontre de coordination hebdomadaire entre le/les officier(s) en charge de suivi du projet pour le bailleur de fonds, la coordination du projet. Notons qu’une fois par mois, un groupe d’étudiants (Ci-après, dénommé : comité des étudiants) participera à cette rencontre. Une fois par semaine.


·         Rencontre au sommet entre le staff management, l’officier en charge de suivi du projet et le partenaire en charge de suivi du projet.  tous les deux mois ;

·         Rencontre entre le bailleur de fonds, les professeurs, incluant les travailleurs sociaux, le psychologue et la coordination du projet sur des questions de programme. Occasionnelle selon les besoins.

b)     Au niveau communautaire
Au niveau communautaire le suivi sera organisé de la manière suivante :

·         Rencontre de planification du démarrage du projet entre la partenaire d’exécution, les points focaux et autres partenaires impliqués dans le processus de sélection et le bailleur de fonds ; Une semaine avant le démarrage des cours.

·         Rencontre de discussion à mi-parcours du programme de formation entre la partenaire d’exécution, les points focaux et autres partenaires impliqués dans le processus de sélection et la le bailleur de fonds afin de faire le point sur la situation des bénéficiaires ; Troisième mois du projet.

·         Rencontre individualisés entre le bailleur de fonds avec les leaders communautaires et les partenaires qui ont participation à la sélection des bénéficiaires. Occasionnelle, suivant les besoins relatifs au statut des bénéficiaires.

·         Rencontre de discussion pour la remise des bénéficiaires aux entités qui les ont proposées afin de faire le suivi communautaire pour l’insertion socioprofessionnelle et la mise à profit de cette formation pour le développement de la paix et de la  sécurité dans la communauté de provenance ou d’installation du bénéficiaire ; Au moins une semaine avant la graduation.

Il faudrait faire remarquer que les leaders communautaires et les partenaires impliqués dans le processus de sélection détermineront eux-mêmes, les canaux et moyens de communication avec les bénéficiaires qu’ils ont proposés. Ces leaders et partenaires seront contactés et responsabilisés dans le suivi pour la résolution des problèmes liés au statut des bénéficiaires dans le programme de formation.

2.    Organisation  et activités avec les bénéficiaires

a)     Rencontre de clarification pour les bénéficiaires (Jour de lancement des activités de formation avec un reprise de ces mêmes information une semaine plus tard)
Cette rencontre pourrait apporter des clarifications pour les bénéficiaires sur les offres du projet, son contenu et le conditionnement de leur participation.

a)     Organisation des bénéficiaires en comité de promotion. (3ème semaine des cours)
Les bénéficiaires devront être organisés d’une manière qui facilite le suivi monitorage du projet et une communication structurée avec eux. De ce fait, pour chaque promotion il devrait y avoir un comité de représentation des bénéficiaires qui pourrait servir d’interlocuteur entre la coordination du projet et la structure en charge du suivi-monitorage du projet.  

Le centre de formation de concert avec l’officier en charge de suivi du projet, dynamise les bénéficiaires afin qu’ils élisent ce comité. Il pourrait être composé d’au moins de cinq membres. Il pourrait être chargé de :

·         Représenter les autres bénéficiaires, une fois par mois,  dans les rencontres de coordination du projet ;

·         Soutenir et / ou organiser les activités ludiques et récréatives au profit des bénéficiaires ;

·         Servir de ressources pour la résolution des problèmes tels des conflits inter-membre du groupe, encouragement à l’application des bénéficiaires à la formation … etc.

b)     Réalisation d’un focus groupe (deux fois : à la soumission du rapport du partenaire de justification de la 1ère tranche par le partenaire ; l’autre après la soumission du rapport final du partenaire).

·         Réalisation d’un focus groupe mois avec les bénéficiaires pour déterminer les forces et la faiblesse du processus de formation et également la situation des bénéficiaires en matière de perception tant du programme que de leur situation dans leur communauté afin d’envisager les solutions appropriées ; Les bénéficiaires participants à ce focus groupe seront choisi au hasard par le point focal du projet. Faudrait-on souligner que le focus groupe sera réalisé à huit clos uniquement avec le groupe de bénéficiaires choisi.

3.    Allocation de transport
L’allocation de transport est le frais devant faciliter au bénéficiaire le paiement de leur frais de transport soit pour assister au cours soit pour des déplacements liés à leur formation. Voici, ci-dessous les conditions y relatives:

·         L’allocation pourrait être remise aux bénéficiaires chaque semaine sur la base la quantité de jour de présence au cours, dûment enregistrée dans la liste des présences ;

·         Apres réception, chaque bénéficiaire signerait hebdomadairement l’accusée de réception de ces frais sur un formulaire qui indique, le nom et le prénom du bénéficiaire, le nombre de jour de classe, le montant reçu et la signature du bénéficiaire;


·         Le formulaire de réception de l’allocation hebdomadaire, dûment rempli et signé par le récipiendaire est scanné et acheminé, chaque lundi matin, au point focal en charge du suivi du projet.

4.    Documents nécessaires pour le suivi-monitorage des projets
Afin de faciliter un suivi-monitorage avisé des projets de formation, le partenaire devrait soumettre dans le délai imparti les documents ci-dessous indiquée :

·         Calendrier d’exécution du projet incluant les aspects pédagogique et une prévision de la  soumission des rapports de justification ; (Une semaine avant le démarrage des activités de formation proprement dite). Les dates de soumission des rapports doivent se baser sur la prévision des dépenses budgétaires du partenaire. Il permettra d’éviter le tarissement de la caisse du projet qui handicaperait la réalisation de certaines activités.

·         Syllabus des cours approuvé par l’Institut National de la Formation Professionnelle (INFP) ; Si dans le projet il est prévu l’enseignement de plusieurs filières le partenaire devrait soumettre un syllabus approuvé par l’INFP pour chacune des filières. (Une semaine avant le démarrage des activités de formation proprement dite) ;

·         Horaire des cours (avec mise en évidence des cours théorique et pratique). L’horaire devrait prendre en compte les activités d’animation, de socialisation et d’appui psychosocial (Une semaine avant le démarrage des activités de formation proprement dite). Notons que les activités de sensibilisation contre l’alcool et autres accoutumances chimiques, ainsi que la sensibilisation sur la question de genre et autres  pourraient être greffées sur les activités d’animation et de socialisation.
·         Plan d’intervention pour les activités de socialisation et d’appui psychosociale ; (Deuxième semaine de démarrage des cours après diagnostique préliminaire des besoins des bénéficiaires) ;

·         Plan pour la réalisation des activités d’alphabétisation et de post-alphabétisation / Lecture et écriture du créole haïtien (Deuxième semaine de démarrage des cours, après le diagnostique préliminaire des besoins des bénéficiaires);

·         Résultats des tests d’évaluation de l’apprentissage des bénéficiaires (A être communiqué tous les mois) ;

·         Liste des bénéficiaires du projet :
o    (Liste initiale sur la base des enregistrements (A être communiquée à la le bailleur de fonds au plus tard le 2ème lundi du démarrage des cours) ;

o    Une liste à être envoyée chaque mois, avec mise en évidence les déperditions et les bénéficiaires en situation critique par rapport à leur % de présence au cours ; (A être communiquée Chaque premier lundi du mois) ;

o   Une liste finale indiquant la liste des personnes ayant bouclé le programme en indiquant ceux qui on réussi les examens, ceux qui ont échoués etc. (A être communiquée après l’évaluation finale une semaine avant la cérémonie de graduation) ;

NB : Les différentes listes devraient être communiquées aux leaders communautaires et aux partenaires impliqués dans le processus de sélection pour les suites nécessaires.

·         Code de conduite des étudiants arrêté par les l’établissement et signé par les étudiants ; (A être communiquée au plus tard la 3ème semaine de démarrage des cours) ;

·         Répertoire du staff du projet, indiquant les numéros de téléphones et e-mail, si possible du staff du projet ; (A être communiquée au plus tard la 1ère semaine de démarrage des cours) ;

·         Termes de référence pour chaque poste (A être communiquée au plus tard la 1ère semaine de démarrage des cours) ;

5.    Rapport des activités
Les rapports se font à deux niveaux : Rapport du partenaire d’exécution du projet et rapport de la structure en charge du suivi-monitorage du projet.

a)     Rapport du partenaire e charge de l’exécution du projet
Trois types de rapport sont attendus du partenaire d’exécution :

·         Rapport mensuel expliquant l’évolution des activités, surtout pédagogique réalisées durant le mois concerné ; Cependant le partenaire fournira des informations au point focal du projet sur le programme couvert pour la semaine et les faits marquants afin qu’il puisse faire son rapport hebdomadaire.

·         Rapport de mi-parcours ou rapport de justification de la 1ère tranche. Ce rapport est divisé en deux partie : Narratif et financier ;

·         Rapport final qui prend en compte les deux phases du projet. Il contient les mêmes éléments du rapport de mi-parcours.

Cependant le partenaire est tenu de faire des rapports occasionnels ou spéciaux quand il y a des développements remarquables, des incidents ou des situations mettant en péril le processus d’exécution du projet.

b)     Rapport de la structure en charge du monitorage du projet
Trois types de rapport est attendu de la structure en charge du suivi du projet via l’officier point focal du projet :
·         Les rapports hebdomadaires ;
·         Le rapport de mi-parcours ;
·         Le rapport final

Selon les situations, des rapports spéciaux pouvaient être rédigés en vue d’informer le staff management le bailleur de fonds ou de clarifier le statut du processus d’exécution du projet.

6.    Evaluation interne des projets
Nonobstant l’évaluation ex-ante qui aurait servi de base à la conception du projet, il on pouvait faire deux évaluations de l’exécution en relation avec le suivi monitorage du projet. Ce sont :

a)     Evaluation à mi-parcours
Cette évaluation pourrait être faite sur la base du rapport de justification de la 1ère tranche soumis par le partenaire et les observations de l’officier en charge du monitorage du projet ;

b)     Evaluation finale
Cette évaluation couvrirait tous les composants du projet. Elle prendra en compte toute le processus du projet depuis le processus d’enregistrement des bénéficiaire jusqu’à la terminaison officielle des activités.

c)     Evaluation de programme
Cette évaluation n’aurait pas uniquement pour cible le partenaire d’exécution du projet. Voilà pourquoi tous les acteurs concernés par ce processus devraient être, à un niveau ou à une autre, être pris en compte :
·         Les bénéficiaires, acteurs impliqués dans le processus de sélection des bénéficiaires / les communautés de provenance des bénéficiaires ;

·         Les partenaires d’exécutions des projets de formation professionnelle du bailleur de fonds ;

·         Les acteurs étatiques et non-étatiques bénéficiaires directes ou non directes des compétences des professionnels issus du programme ;

·         La structure en charge du suivi et /ou les officiers en charge de suivi des projets de formation professionnelle.

Les évaluations pourraient se baser sur les éléments objectivement vérifiables déjà intégré dans le document de proposition de projet sous la forme de cadre logique du projet.

7.    En guise de conclusion
Ces éléments théoriques pourront être renforcés suivant les besoins spécifiques de chacun des projets de formation professionnelle du bailleur de fonds. L’officier point focal d’un projet qui mérite un suivi spécifique concertera avec son supérieur hiérarchique direct pour adresser les problèmes identifiés.

                                                           
                                                                        Jean Laforest Visené
                                                                        Sociologue
M.A Sciences du Développement

dimanche 25 mars 2012

APPLICATION D’UNE POLITIQUE D’AJUSTEMENT STRUCTURELLE EN HAITI : DU CONCEPT ORIGINAL A L'ADAPTATION AU BESOIN DU PAYS

Application d’une politique d’ajustement structurelle en Haiti :
Du CONCEPT original a l’adaptation au Besoin du pays

Par Jean Laforest Visene

Certains pays ont été contraints des institutions financières internationales, telle le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) a appliquer ce qu’on appelle une politique d’ajustement structurelle. (PAS). En fait le PAS est une initiative adoptée dans les années 80 afin d’adresser le problème de crise financière et de nombreux dysfonctionnements constatés dans « les économies dont la viabilité repose sur une injection massive de capitaux extérieurs » (1). Il ‘agit pour les tenants de cette initiative de provoquer un redressement des économies des pays endettés en les plaçant sous supervision des institutions financières internationales qui croient pouvoir leur édicter les principes de bonne gouvernance et de bonne gestion. En effet, les pays cibles dans  lesquels on impose l’application du PAS, bénéficieraient de l’injection de l’aide financière externe afin de les préparer a leur prise en charge de leur développement et en particulier de la modernisation de leur entreprise.

Ces mesures d’ajustement structurelle ne s’apparentent-elles pas á une politique économique libérale ? Permettraient-elles effectivement á un État débiteur de générer des recettes d'exportation et autres revenus lui permettant de créer un environnement socio-économique stable et d'assurer sans grande difficulté le service de la dette ? Spécifiquement, l’application d’une politique d’ajustement structurel fera-t-elle plus de bien  que de mal a l’économie nationale. Que doit en penser ? Nous essaierons ici de placer sens le concept puis porter nos regard sur l’expérience dans l’instrumentalisation d’une telle politique, voir les faiblesses structurelle du pays qui ne faciliterais pas Haïti à tirer profit d’un telle politique. Enfin, nous ferons des propositions pour une politique d’ajustement structurel adapte au pays.

1.    Définition, objectifs et composantes de l’ajustement structurel
Des années 80 à nos jours le concept a beaucoup évolué. Voyons  la définition actuelle du concept, les objectifs poursuivis et les pistes d’intervention.

1.1.       Définition du PAS
Le concept politique d'ajustement structurel est défini comme  un ensemble de dispositions entre un pays endetté et le FMI et la BM. L’aide qui accompagne cette politique et qui est injectée particulièrement par le FMI est conditionnée  par la mise en place de réformes pérennes pour améliorer le fonctionnement économique du pays.  L’ajustement structurel ou réforme structurelle désigne une mesure de politique économique dont le but est d'améliorer de manière durable le fonctionnement d’un secteur de l'économie ou d'économie entière d’un pays. L’ajustement structurel se définit aussi comme un «cercle vertueux» du fonctionnement économique aboutissant à une dynamique du développement axée sur les exportations (2).

La politique d’ajustement autrement appelée réforme structurelle  désigne une mesure de politique économiquement dont le but est d’améliorer de manière durable le fonctionnement d’un secteur dans l’économie ou d’économie entière d’un pays. Elle résulte souvent d’une évolution spontanée des facteurs économiques qui en ont dégradé la situation. C’est aussi un ensemble de dispositions lie à la dette des pays envers des bailleurs de fonds en particulier le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM), cette dernière  conditionne son aide à la mise en place de reformes pérennes pour améliorer le fonctionnent économique du pays, en prônant la libération des échanges pour améliorer la compétitivité économique du pays.

2.    Objectifs du PAS
Les objectifs avoués qui sont recherchés dans la politique d’ajustement structurelle sont les suivants :

·         Réduire l'inflation, le chômage, les déficits publics,
·         Favoriser l'initiative économique, l'innovation
·         Améliorer le fonctionnement du marché,
·         Faciliter les investissements étrangers,
·         Lutter contre la corruption, le clientélisme
·         Réduire la bureaucratie, tout en luttant contre la corruption la bureaucratique et l’emprise de clans sur l’économie
·         Supprimer les entraves au développement économique.

2.1.       Pistes d’interventions
Pour parvenir à  l’atteinte des objectifs précités, il faut opérer des réformes structurelles sur plusieurs paliers du système économique et social du pays. Parmi ces reformes on peut citer :

·         La législation, qui la plupart du temps doit être remodelée ou renforcée ;  Les dispositions législatives devrait en quelques sorte favoriser l’initiative économique, le fonctionnement du marché et les investissements étrangers propices au développement  permettant entre autre l’ajustement spontané des agents économiques la situation et à l’environnement mondial ;

·         La fiscalité qui doit être  allégée et facile d’accès ;  Ce système devrait selon la perspective de politique d’ajustement structurel, être plus incitatif aux initiatives et à la croissance  économique. Un ajustement structurel en tant qu’outil de transformation des modes de fonctionnement d’une économie
·         La monnaie, qui doit être dévaluée et une restructuration de la demande par une politique budgétaire de réduction des dépenses publiques;

·         L’ouverture sur le marché international, fondée sur le principe des avantages comparatifs ;

·         Le mode de gouvernance qui doit être rigoureux et opérationnel et appliquant des méthodes universellement acceptable ; Bref, une libéralisation de l’économie par une réduction des interventions de l’Etat, la privatisation des entreprises, la libéralisation des prix, etc.;

·         La diffusion de la connaissance,  et l’encouragement à l’innovation ;

·         L'amélioration des infrastructures afin d’attirer des investisseurs étrangers ;

·         L’évitement du clientélisme et la construction de monopoles

Il faut, enfin, souligner que les injections de capitaux de la FMI  sont fait sous  forme de prêts, de dons ou d'investissements directs doivent en échange accepter d'opérer un ensemble de réformes structurelles portant notamment sur la réduction des dépenses sociales, « l'assainissement des finances publiques, l'ouverture des marchés au commerce international, la libéralisation des prix, la privatisation » (3) des entreprises publiques. Quelle est le résultat de l’expérience des pays du sud dans l’application de la politique d’ajustement structurelle. C’est cet aspect que nous aborderons dans la prochaine session.

3.    Regards sur la politique d’ajustement structurelle dans certains pas du sud

Vers la fin des années 1970 les déséquilibres macroéconomiques et financiers constatés dans des pays africains combinées aux politiques internes fragiles et inadapté à la nouvelle ère démocratique de l’occident a porter les institution de Brettons Woods a imposer au pays africain l’application d’une politique d’ajustement structurel afin de pouvoir bénéficier de leurs appui financier.

Certes on a constatée dans ces pays, durant cette période : Un recours à l’emprunt faute d’épargne ; Des projets non productifs ; Des prélèvements sur l’agriculture pour financer l’appareil administratif ; Des interventions publiques inefficaces et coûteuses, etc. Parallèlement on a constatée un environnement international instable et défavorable : Inflation, chocs pétroliers, fluctuations des prix des matières premières etc.  Au cours de la décennie 1980-90, nombre de pays de la zone subsaharienne ont eu recours à des PAS, justifiés par la nécessaire solvabilité des Etats. Le FMI et la Banque Mondiale accordent une révision de la dette avec conditionnalités. Les PAS sont construits sur trois objectifs fondamentaux: retour à l’équilibre budgétaire, à l’équilibre de la balance commerciale et à l’équilibre de la balance des paiements.

A travers  plusieurs medium la politique d’ajustement structurelle est décriée pour son impact sur des pays dans lesquels il est appliqué Le site ibrahimagassama rapporte que « Les Etats africains vivent de nos jours dans une instabilité si profonde que leur développement est compromis et leurs perspectives d'avenir floues. Les causes profondes de cette instabilité sont à rechercher dans les politiques d'ajustement structurelles instaurées et imposées aux Etats pauvres à partir de la fin des années 70 et dont les applications continuent de nos jours sous différents visages (4) ». L’article qui prend l’allure d’un adepte du mouvement anti-néolibérale estime qu’il est important de procéder de rappeler le fondement économique sous lequel les institutions de Bretton woods se sont camouflées pour administrer des politiques qui ont entraîné des destructions de capacité énormes aux peuples africains.


L'objectif affiché dans aux africains par ces programmes était de résoudre le double déficit des comptes macroéconomiques et macrofinanciers : L'équilibre de la balance des paiements, l'adéquation de l'offre de biens et services à la demande effective, l'égalité entre l'offre et la demande de monnaie. La résorption des déficits par la demande utilise comme instrument principal la réduction des dépenses publiques. Cette politique a eu beaucoup d'effets négatifs sur le développement des pays africains car il s'agit explicitement de la réduction des budgets d'investissement et une partie du budget de fonctionnement compressible (dépenses communes et transferts). En d'autres termes les dépenses étatiques doivent baisser dans l'éducation, la santé, les logements, les salaires, les subventions aux entreprises etc. Les Etats ne doivent plus intervenir sur les éléments de base qui fondent tout développement, ils ne doivent plus jouer le rôle qui leur incombe dans la société c'est-à-dire le maximum de bonheur pour le plus grand nombre comme dirait Geremy Bentham. Ils perdent alors leur souveraineté budgétaire et s'exposent à la frustration dans un contexte où la demande sociale augmente.

Les crises du continent africain viennent de loin, son économie conçue de l'extérieur pour qu'elle en soit ainsi. Il appartient donc aux africains eux même de construire leur vison du développement pour des lendemains qui chantent. C'est pourquoi il est heureux que le NEPAD se profile à l'horizon, même s'il est encore en phase de conception avec beaucoup de questionnement non résolu.

4.    Impact du programme d’ajustement structurel en Haïti


Le programme d’ajustement structurel a été initié en Haïti  au cours de la 2ème moitie de la décennie des années 1990. Certains paramètres qui déterminent la situation actuelle. On peut faire plusieurs observations sur ce programme.

Premièrement, la société et l’économie paysannes d’Haïti se sont développées dans un isolement relatif, en raison de la nature et de la gravité des sanctions imposées par les puissances coloniales après la révolution contre l’esclavage de 1791 à 1804. Par la suite, le pays a développé une culture d’autosuffisance et d’autonomie ainsi que des systèmes de production et d’organisation socio-économique différents de ceux qu’on peut trouver ailleurs dans les Caraïbes (5).

Deuxièmement, le mouvement populaire de 1986 et 1987, qui a abouti à la chute du régime Duvalier en Haïti, était très dynamique. C’était un mouvement qui cherchait sincèrement un nouveau type de société, une démocratie populaire participative, une rupture radicale avec les structures d’oppression.

Troisièmement, avec un produit brut intérieur (PIB) d’environ $US220 par personne par année, Haïti est certainement le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, avec les pires indices de développement social. Ceci nécessite une approche particulière et une méthode d’analyse spéciale, étant donné l’importance de nombreux facteurs locaux : déboisement, analphabétisme, manque d’éducation et de services de santé publique.

Quatrièmement, la situation sociopolitique du pays dans un contexte d’une  démocratie naissante et fragile (5). Quel espoir y a-t-il pour une vraie démocratie dans le cadre de l’actuelle politique d’ajustement structurel avec les difficultés qui en résulte ?

5.    En guise de conclusion

Le programme d’ajustement structurel est pour  reprendre les termes du docteur Jeannot : Une «  medsin chwal ». Ce programme tel qu’il est appliquée dans les pays africains et la manière dont il est initié dans le pays ferait plus de mal que de bien au pays. Cependant, il est nécessaire de redresser le secteur économique et institutionnel du pays. Pour cela nous ferons quelques propositions adaptatives de la politique d’ajustement structurelle si on doit espérer un impact positif sur les différents pans de la société haïtienne.  

·         Premièrement, il faudra que l’aide financière mise a la disposition des pays ne soit pas liée, c’est-a-dire exigeant aux pays des consommations soit en terme de matériels ou de matière grise ne qui nervent qu’a circuit de volatilisation des fons injectée vers les pays riche et a des couts exorbitants ;

·         Deuxièmement, il faudrait diminuer considérablement l’intérêt perçu sur les fonds mis à la disposition du pays et aussi laisser une période a intérêt de la dette 0 afin de permettre au pays de se préparera a son relèvement économique et la possibilité d’honorer leur engagement ;

·         Troisiemement, ne pas imposer au pays le ou les secteurs dans le/lesquel(s) les fonds doivent être injectés. Que ce soit le pays qui détermine, certainement selon des critères objectifs les secteurs porteurs de changement et de relèvement économique dans le/lesquel(s) les fonds seront injectées ;

·          Enfin, fournir un appui au pays pour l’accession des produits du pays sur le marchée international, qui certainement doivent respecter des critères de qualité.

Doit-on s’attendre a un politique d’ajustement structurelle prenant en compte les conditions spécifiques d’un pays ? Le programme d’ajustement structurel n’est-il pas ancré dans une idéologie impérialiste, capitaliste qui cherche elle-même à favoriser le développement économique des pays les plus riches au détriment des plus pauvres ? Autant de question qui méritent d’être élucidées.

Notes bibliographiques

(1) Brunel, Sylvie, Le Sud dans la Nouvelle Economie Mondiale. Paris PUF, 1995. P.195-196
(2) Griffon, Henry et Lemelle, 1991.
(3) Brunel, Sylvie. Ibid.- P. 198.
(5) Camille Chalmers, Haïti : Réponses et alternatives au programme d’ajustement structurel in http://www.papda.org/article.php3?id_article=8, le 14 novembre 2005
(6) Dr Jeannot FRANCOIS « L'application de la politique d'ajustement structurel en Haïti » in le Nouvelliste, 6 novembre 2009, Port-au-Prince, Haïti

Jean Laforest Visene
Sociologue, M.A. Sc. Développement
Professeur a l'Université d'Etat d'Haiti (UEH)
Email: visenejl@gmail.com