lundi 23 avril 2012

Corvee, injure et esperance dans l’Haiti contemporaine

Corvee, injure et  esperance dans l’haiti Contemporaine

Par Jean Laforest Visené.-

Ce papier est un singulier témoignage d’une quotidienneté du bidonvillois Port-au-princier(1). Son quotidien, fait de corvée et de misère, ne tue pas pourtant son espérance d’un lendemain meilleur et ses préjugés à l’égard d’autrui. Les marchés publics, le transport en commun, les quartiers populeux, les espaces publics, y compris le milieu des entreprises, émaillent de ce type d’interaction sociale. Doit-on les interpréter comme des corollaires à la stature sociale spécifique de Port-au-Prince, à l’état du biotope socio-matériel du pays (2) et à une forme d’expression de la grégarité haïtienne ?

  1. Entre l’individuel et le collectif

L’histoire rapportée, ci-dessous, retrace les interactions trois personnages réels. Il ne s’agit ni de roman ni de récit journalistique, même si le style d’écriture et le rapport entretenu avec les acteurs le laisse penser. Ce sont des actions sociales observées, recoupées, analysées et interprétées.  L’acteur principal est Lecifè Victoire (3) un petit revendeur de produits alimentaires dans son quartier. Le second acteur est Ti Lou, travailleur, préposé à l’embarquement de véhicule. En préséance, on a un conducteur de camionnette assurant le trajet de « Bò mache Taba – Jeral Batay ».

Notons que cet article prend la forme de récit d’événement de vie, une composante de la méthode d’histoire de vie. Elle est une démarche de compréhension et d’explication admise en sociologie. Ce style de recherche peut, par exemple, faire la triangulation entre la vie privée, la vie intellectuelle et la trajectoire personnelle (sociale, familiale, politique …etc.) (4). Contrairement au récit de vie journalistique (life story) qui se contente de relater, en sociologie, l’usage voudrait qu’on aboutisse à la décantation du psychologique individuel, de la conscience spontanée, du non conscient collectif et des qualités sociales des acteurs (5). Il ne s’agit pas d’une psychanalyse des actions sociales liées à l’événement relaté, mais d’une mise en relief d’agissements individuels qui peuvent être interprétés comme collectivement partagés. A bien des égards, ces manières sont vertueuses pour comprendre des problématiques d’ensemble (6). Inévitablement, il faudrait les circonscrire dans leur cadre spatio-temporel. Ces agissements, comprenons-nous, peuvent être différent d’un acteur à un autre suivant le décor et le paysage de ces derniers.

  1. Tableau de corvée de Lecifè

Le jeudi 5 avril 2012, Lecifè revient du marché de Tabarre. Il transporte, sur sa tête une cuvette en aluminium, d’environ de 0,08 m3 remplie de marchandise. Dans sa main gauche, il tenait un sac à fil de nylon de 0,05 m3 à moitié rempli. Lecifè ramène avec lui également son fils Ronaldo, âgé de sept ans et sa fille Leila, de dix ans. Leila. Cette dernière, comme une ange protectrice, traine à sa suite, main dans la main, son petit frère.

Au bord du marché, Lecifè et ses enfants prennent une camionnette qui leur dépose à Jeral Batay. Le trajet devait leur couter au total, 15 gourdes, soit cinq gourdes par tête. Mais Lecifè remet au chauffeur dix gourdes, soit 66,66% de la somme à payer.   Le prétexte de Lecifè est clairement exprimé : « Mwen, se kwoke m te kwoke deyè kamyonet la. E, de timoun yo se kanpe yo te kanpe anndan an  (Moi, je ne faisais que me percher à l’arrière de la camionnette. De plus, les deux enfants ne se tenaient que debout à l’intérieur de la camionnette) (7) ». Le chauffeur, ayant déjà reçu le montant payé par Lecifè, se résigne. Aurait-il pu faire autrement ? Car, non seulement Lecifè lui a déjà tourné le dos, le tableau de corvée qu’il lui projette : Cuvette sur la tète, sac à la main et les deux enfants à sa suite, lui aurait l’incité à la pitié.

Finissant de traverser le cafouillage, Lecifè campe pendant une trentaine de minute à Geral Batay. Il espère trouver une camionnette faisant la ligne de Delmas 33. Des dizaines d’autres passants attendent, eux aussi, le trafic pour faire ce même trajet. Soudain, arrive un « Kanter-bwafouyé » se stationne, tant bien que mal, un peu plus haut de l’endroit ou se poste Lecifè. Un fracas du choc de deux fers retenti : «  Kow, kow, kow ». Puis s’enclenche, d’un trait, une voix limpide criant « Delmas, delmas ». Encore et encore : « Kow, kow, kow, delmas delmas ». Lecifè se démêle, dans la marée humaine de passants en attente, pour hisser sa cuvette, son sac, puis ses deux enfants à l’intérieur du véhicule. « Mesye, mesye », crie-t-il, « leve pye w, pou antre kivèt la anba ban an  (Monsieur, monsieur arrange tes pieds pour que je puisse mettre ma cuvette en dessous du banc ». Entre temps, les attentistes se bousculent et peinent à entrer dans le véhicule. Ils sont particulièrement gênés par le spectacle de Lecifè.

  1. De la position de corvée au verglas de sentiment de supériorité

Un autre personnage important de cette histoire rentre en lice. Son nom est : Ti Lou qui joue le rôle de travailleur, préposé au chargement du véhicule. Généralement, on les appelle : « befchenn » (8). C’est lui qui faisait les fracas : « kow kow kwo » et criait : « Delmas, delmas ». Il cesse son alerte et se concentre sur les démêlés de Lecifè, qui retarde son chargement. Ce ne sont pas des clients désirables, nous confiera Ti Lou plus tard. Car, non seulement il obstrue le passage mais aussi, ses bagages influenceront négativement sur le nombre de passagers à pouvoir monter à bord. Ti Lou l’exprime d’une manière voilée à Lecifè lui disant : «  Ranje, kivèt ou a papa, pou ba moun yo pase ! (Arrange ta cuvette pour que les gens puissent monter à bord !) ». En réponse à Ti Lou, Lecifè lâche le vilain mot qui froisserait l’haïtien de toujours : « Gèt manman w ». Importuné par les circonstances, Ti Lou ne riposte pas sur le champ. Lecifè termine son numéro, hisse ses enfants à l’intérieur puis, grimpe à son tour et de suite d’autres passagers.

L’embarquement terminé, le « kow, kow, kow », retenti à nouveau et d’un trait une voix crie hautement : « Ale, ale ». Le périple conduisant à l’autre bout de Delmas 33 commence. Ti Lou revient sur les propos de Lecifè à son endroit. « Mesye sa sanble li pa t gen manman. Sanble se pa t yon manman ki te fè w ? Si w pa sansiv pou pa w la, mwen, m sansiv pou pa m nan tande. M di misye avanse bagay li yo, se nan manman m li antre. Ou wè : Mwen, m sansiv pou pa m nan tande. Menn si m antere pa m nan depi 1987, m pa aksepte moun di nenmpòt ki bagay sou li tande ». Et Lecifè de retorquer : « Ou sansib pou li kon sa, li ta retire w nan sa w ye la. Depi m konnen w se sa w ap fè la kòm travay. O mwen, manman w ta fè yo bagay pou ou ». Par un geste de la main droite placée en verticalité à l’arrière de l’oreille droite, Ti Lou manifeste un problème de réceptivité auditive du message. Lecifè lui reprend in extenso son message.

Traduction des propos de Ti Lou : « Semble-t-il, ce monsieur n’a pas eu de mère. Il paraît que ce n’était pas une mère qui t’a mis au monde. Si tu n’as pas de sensibilité pour la tienne, moi je le suis. Je lui ai de ranger ses affaires, Lui ce qu’il a fait c’est porté des injures à l’endroit de ma mère. Écoute ! Moi, j’ai de  la sensibilité pour la mienne. Même si je l’ai enterré depuis 1987, je n’accepte pas à quiconque de dire n’importe quoi sur elle ».

Traduction de la réponse de Lecifé à Ti Lou : « Tu as tant de sensibilité pour elle, elle devait te délivrer de ta misère. Je te connais depuis bien longtemps. Depuis que je te connais tu ne fais que ce que tu es entrain de faire là comme boulot. Ta mère aurait dû, au moins, faire quelque chose pour toi ».  

En réaction au propos de Lecifè, Ti Lou cherche à atteindre lui aussi l’intimité de Lecifè, d’une manière un peu ambigüe. Il affirme que ce dernier souffre d’une maladie méprisable. Pour en contenir, Lecifè, dit-il use du « kotèks ». Notons que le kotèks est un tampon utilisé, généralement, par des femmes en période de menstruation. On constate une mine de froissement chez Lecifè suite à la déclaration de Ti Lou. Lecifè réitère ses propos à l’endroit de Ti Lou, lui disant qu’il le connaît. Depuis son enfance il ne fait que ce même boulot : « Bèfchenn nan machine moun ». Du coup, Ti Lou fonce avec une rage sur Lecifè. Hurlant : « Ou konnen m ?, Ou konnen m ? (Tu me connais ? Tu me connais ?) » Leurs mains commencent à s’agiter dans toutes les directions. Des passagers s’interposent entre les deux hommes qui malgré tout continuent leur divagation.

  1. Quand le singulier/pluriel est carrément pluriel

a)     Entre pitié et crainte de réprimande
Revenons au scenario  relatif à la transaction entre le chauffeur et Lecifè ! Est-ce de la pitié que le chauffeur éprouvait pour Lecifè qui lui a valu l’attitude de lui laisser partir sans aucune altercation ? L’intéressé nous a confié, ultérieurement, que le tableau qu’offrait Lecifè lui rappelait sa jeunesse difficile quand il habitait dans sa localité situé dans la plus difficile de la commune de Bainet (département du Sud’Est). Né vers les années 1960, il nous signale que dans sa localité de provenance, ce fut une péripétie pour lui d’amener l’eau de la source à la maison. Il devait la transporter sur un long parcours chaque après-midi.  Il devait également s’occuper des chèvres et des porcs de la famille, sans compter le long parcours pour se rendre à l’école. En depit de tout, la perception du chauffeur est : « Biznis se biznis. Kamyonèt la fò m peye chak jou. Fò m met gaz. M pa ka bay li san m pa lave l. San konte fò m peye moun ki chaje l yo e travayè ki avè m nan ».

Traduction des propos du conducteur de la camionnette : “Le business c’est le business. Cette camionnette je dois la payer chaque jour. Je dois y mettre de l’essence. Je dois payer la faire laver. De plus, je dois payer les chargeurs et mon travailleur

Observant le décor de l’action, nous estimons qu’il y a trois éléments à prendre en compte dans la recherche de l’explication de l’attitude du chauffeur. Premièrement, Lecifè est déjà en passe de traverser de l’autre coté de la route ; Deuxièmement, le chauffeur se trouve dans une zone de stationnement interdite, presqu’au beau milieu de la rue. Troisièmement, il se trouve sous la vigile de trois policiers frustrés qui se démêlent face à un monstrueux blocus dans un carrefour ne répondant à aucune norme de l’architecture routière.

b)     Des protagonistes aux spectateurs moralisateur et juges en référence aux valeurs
A la suite de la tentative d’affrontement physique, l’interlocution échappe aux deux principaux protagonistes pour être rapatriée par les passagers observateurs qui commencent à se prononcer sur qui à tort ou qui a raison. Deux référents sont mis sur le tapis pour établir la culpabilité (9) de chacun et la faire valoir le rôle de contrôle normatif des spectateurs. Ce sont : Les valeurs et la nature des injures. Tous étaient unanimes à blâmer Lecifè pour avoir prononcer les propos hasardeux à l’endroit de la mère de Ti Lou. On lui blâme aussi pour le rabaissement de Ti Lou qui cherche à gagner sa vie paisiblement et décemment. Qu’est ce qui serait préférable pour toi, lui demande un passager, Qu’il gagne sa vie de cette manière ou qu’il se procure d’une arme à feu pour le faire ? S’il déciderait de le faire à l’aide d’une arme à feu, toi et tes enfants ne serait-il pas un danger pour vous aussi ?  Par contre, certains condamnent Ti Lou d’avoir attisé le verbiage et aussi d’avoir voulu répondre par la violence physique à la provocation de Lecifè

  1. En guise de conclusion

Il est évident que leur situation personnelle et système de jeux dans lequel se trouvent les acteurs conditionnent le comportement de chacun d’eux. Même si on ne peut pas nier le facteur psychologique et celui de la contrainte des normes sociales. Comme on peut le remarquer, la promiscuité des conditions situationnelles est l’élément dominateur  de l’association, la coopération et la cohabitation temporel de chacun d’eux.  A notre avis, c’est l’élément déterminant, qu’on peut même considérer comme le cercle vicieux pour l’émergence de potentiel de violence et des conflits interpersonnels partout. Cette promiscuité, qui elle-même est un résiduel de la pauvreté, est source d’une énergie négative d’un point de vue de la morale. Cette énergie doit être équilibrée par les normes sociales afin que le vivre-ensemble puisse être possible.  Un fait est certain, les trois principaux acteurs principaux : Lecifè, Ti Lou et le Chauffeur de la camionnette sont tous les trois à la recherche d’un bien-être suivant leur système de référence.  Ils sont tous les trois des immigrés provenant du milieu rural haïtien. Respectivement âgés de 45, 31 et 42 ans et ayant en moyenne 20 ans de résidence à Port-au-Prince, ils espèrent, disent-ils, un lendemain meilleur pour eux et leur famille. Déjà leur attente, jusque là insatisfait, ne leur prédispose pas un vivre ensemble fait de tolérance vis-à-vis de l’autre, vigilance de son estime de soi et de passivité aux agressions externes.

En quoi ce singulier récit d’événement de vie peut-il nous être utile ? Est-il indicatif pour la compréhension du substrat de l’être haïtien, de l’impact du décor de son quotidien  sur son expression d’être? Comment comprendre la spontanéité du comportement de l’acteur, dans les cas spécifiques, qui sont empreints de rationalité, tantôt par rapport au but, tantôt par rapport aux valeurs ? Par moment, est-ce une attitude intra-culturelle acceptable de faire semblant de ne pas adhérer aux valeurs ? Il est évident que ce simple récit n’est pas suffisant pour construire une opinion avisée sur ces questions. Mais, il peur être indicatif.   

Nous avons essayé de recouper les actes rapportés à travers d’autres aires de la métropole de Port-au-Prince. Nous avons constaté que les conditions exécrables de transport engendre des litiges entre passager/ travailleurs et les passagers ; occasionnent des situations d’injures, de manifestation de préjugés à l’égard d’autrui ; d’affrontement physique etc. Donc, les mêmes conditions d’existence engendrent les mêmes comportements, les mêmes frictions dans les relations interpersonnelles des gens. Une remarque pertinente que nous avons faite est la suivante : La plupart de ces altercations apposent des acteurs qui sont de génération différente, comme cela a été le cas de Lecifè et de Ti Lou.

Si nous revenons au cas de Lecifè, il est logique de se demander pourquoi, en dépit de ses conditions modestes comparables à celle de Ti Lou, il manifeste à l’égard de ce dernier tant de préjugés ? S’agit-il d’un trait psychologique individuel ou d’une pratique collective de rabaissement d’autrui, même ceux qui en sont du même rang que le concerné? Est-ce une pratique chez l’haïtien de démolir la personnalité d’autrui, de porter atteinte à sa dignité et son intégrité  afin d’assouvir ses besoins d’estime de soi ? On n’est pas certains que de tels attitudes et comportements soient un trait caractériel de l’haïtien. Car pour l’affirmer on devait établir la preuve qu’au moins la moyenne des haïtiens serait de cette manière.  Cependant, on constate de plus en plus, dans les milieux sociaux, en particulier professionnels et politiques, une tendance à s’altérer les relations par des modes de communications occultant la norme sociale traditionnelle. On observe également une tendance à l’intrigue pour l’effacement ou l’humiliation des concurrents et/ou adversaires. On entend souvent et très souvent qu’on dit : « Nèg sa, m nan zo misye jis nan simityè (Je le poursuivrai jusqu’à sa mort) » ; « Tout otan 10 liv tè pa sou mwen m p ap bliye misye (Je le pardonnerai pas jusqu’à ma mort) ». Un fait est certain, l’haïtien oublie difficilement un mal qu’on lui fait.

Une remarque pertinente qu’on doit faire est celle-ci : Les regards de Lecifè et de Ti Lou se sont croisés pour la première fois le jour de l’événement, nous confie les deux acteurs. Pourtant, Lecifé déclare, avec persistance et un semblant de conviction, qu’il connait le second depuis son enfance comme bèfchenn. Combien de spectateurs ont cru à l’allégation de Lecifè? On ne le sait. Mais, on se demande si le discours  ne se base pas sur une conviction de Lecifè que les spectateurs allaient se fier à ses dires en raison de l’effet observé des rumeurs en terre haïtienne ?

En quoi les conditions de Lecifè et de Ti Lou sont-elles si différente de celle de la majorité des Port-au-Princier ? Ce Port-au-Prince  squattérisé ne peut-il pas être considéré comme une vaste prison où des condamnés de la trempe de Lecifè et de Ti Lou purgent leur peine de corvée et d’injure en dépit de leur espérance entretenu d’un lendemain meilleur ? Que dire des quartiers populeux de l’aire métropolitaine ? Il est certain que l’exigüité des conditions d’existence est source de friction et conflit sociaux. On ne saurait pas penser avoir un environnement social paisible sans procéder à l’assainissent structurel qui est une médication première à l’assainissement spirituelle c’est-à-dire la création de conditions de bien-être physique et psychologique du citoyen. Les divagations, les railleries, les injures à l’égard d’autrui seraient une forme d’évasion en raison des conditions d’existence difficiles qui n’exprime pas tout à fait le collectif.

Note de référence

(1)     Le terme bidonvillois, ici, ne fait pas référence à des résidents de certains quartiers spécifiques mais, à l’ensemble indivisible de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Il inclut le centre et ses communes périphériques. Car, l’ensemble est, pour plus d’un, devenu un vaste bidonville.
(2)     Pour cerner le sens de ce concept voir, Jean Laforest Visene, Voir Prospection de l’Encastrement biotypologique du réel social haïtien, sur : http://www.visenejl.blogspot.com/2011/07/prospection-de-lencastrement.htm, Publié aussi dans le journal Le Nouvelliste, Port-au-Prince, Haïti, le 24 aout 2011, http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96026&PubDate=2011-08-24.
(3)     Les noms des acteurs ont été quelques peu modifié sans altérer leur référence orthographique et leur dimension sociologique. Par contre les références spatiales sont exactes.
(4)     Pour plus aller plus loin, vous pouvez consulter cet excellent ouvrage de Jean-Philippe Bouilloud, Devenir Sociologue : Histoire de vie et choix théoriques, Editions Eres, Toulouse, 2009.
(5)     Voir Jean Remy et Al. dans Produire ou reproduire ? une sociologie de la vie quotidienne (Tome 1) (Bruxelles, 1990, page 63-67.
(6)     Jean-Claude Combessie, La méthode en sociologie, Collection Repère, Editions la découverte, Paris, 2007, page 28-30.
(7)     Les traductions ne sont pas serviles. Elles ne font qu’indiquer le sens des messages.
(8)     Le terme une condition inhumaine de travail. Dérivé de deux mots  d’origine française « bèf » (en français : Bœuf) et « chenn » (en français : Chaine). Il fait référence à la condition de l’homme pareille à celle des bêtes de somme, telle des bœufs attachés à la charrue par des chaines pour défricher la terre à la culture rentière. Au temps de l’esclavage ancien, le maitre considérait, sans aucun gêne, ni crainte, son esclave comme tel, sans être incriminé par la morale universelle.
(9)     La culpabilité c’est le sentiment d’un écart individuel par rapport aux normes du groupe. Elle a une fonction socioculturelle d’intégration, de coercition et de redressement, de généralisation de model de comportement au sein d’un groupe, Jean Remy et Al. Op.cit. estiment que la culpabilité est un mécanisme régulateur visant l’ensemble des comportements vécu comme contrôlable par la personne.

Jean Laforest Visené
Sociologue, MA. Science du développement
Professeur à l’Université d’Etat d’Haïti