mercredi 18 septembre 2013

Emancipation sociale et relevement economique de la femme en Haiti : proposition d’une approche théorique et strategique

Emancipation sociale et relevement economique de la femme en Haiti : proposition d’une approche théorique et strategique
Par Jean Laforest Visene M.A.
I.                    INTRODUCTION
La femme occupe une place fondamentale dans l’economie familiale en Haïti. Elle est aussi le pilier « poto mitan » du processus d’education et de socialisation des jeunes et des enfants, qui, pour la plupart, ne recoivent l’affection et la protection que de leur mères parcequ’ils n’ont qu’elle comme responsable. Victime d’un systeme social injuste et d’un système educatif inegal, ces femmes, dans la plupart des cas, n’ont pas bénéficier d’un encadrement qui leur preparaient à developper des capacités leur permettant à assumer les roles de chef de foyer, de nourricière et d’educatrice. Il est un fait que les injustices dont la femme est victime, en particulier dans les milieux defavorisés, ne jouent pas en faveur de son intégration sociale et économique.
Curieusement, comme dans toutes les sociétés traditionnelles et sous-développées, il y a en Haïti une perception  typique et durable de la femme : celle de la voir comme ayant les capacités d’épouse et de mère seulement. Les conséquences de cette perception sont les suivantes : Il y a une représentation limitée de la femme dans le système politique formel ; En grande partie ce sont-elles qui occupent le secteur économique informel et les emplois moins rémunérés ; Elles ont, presqu’exclusivement, la responsabilité de la famille et des enfants (1). Cette assignation sociale ne fait qu’augmenter la fragile situation de la femme haïtienne,  en particulier celles des zones difficiles.
Au niveau économique, écrit Danièle Magloire, «  les femmes occupent une place importante en terme numérique et en terme de dissémination, de présence dans les différents secteurs, mais cette présence-là ne se traduit pas par une capacité économique importante et par du contrôle non plus. En d’autres termes, les femmes occupent beaucoup le secteur de la domesticité, c’est-à-dire qu’elles travaillent comme bonnes qui sont mal payées (2) ». Malgré les progrès accomplis, dans le pays les femmes continuent de faire face à la discrimination, à la marginalisation et à l’exclusion.
 Le premier ministre Laurent Salvador Lamothe dans son énoncé de politique générale (3) reconnait que les femmes d’Haïti méritent un plus grand respect de la société haïtienne, car elles sont au centre de la vitalité familiale, sociale et économique d’Haïti. Il a toutefois dénoncé le fait que les femmes représentent 52% de la population haïtienne et pourtant moins de 5% d’entre elles occupent une poste de direction. S’agissant de la participation politique des femmes, il dénote que leur présence est très faible dans les sphères de décision politique. Le premier ministre s’est engagé dans ce document à faire promotion et prendre la défense des droits des femmes
 
Social Researh – Project Planning, Monitoring and Assessment Office (SRPPMAO) estime que cette situation de discrimination, de marginalisation et d’exclusion n’est pas dans l’intérêt supérieur de la société haïtienne. Car, elle ne contribue pas à la création d’un ordre pacifique et stable dans le pays. Certainement, il y a beaucoup de  progrès en termes de corporation du mouvement de défense des droits de la femme et des progrès dans la législation relative aux droits de la femme haïtienne. Il a eu, également, une tendance à la reconnaissance et à l’établissement du précepte international universel  du droit fondamental inviolable de l’égalité entre les hommes et les femmes. Cependant,  les discriminations, la marginalisation et les abus de toute sorte persistent, particulièrement dans les zones les plus difficiles. 
 
Tenant compte du précepte international universel de l’égalité entre les hommes et les femmes et de l’inviolabilité de leur droit fondamental, se basant sur les objectifs de développement du millénaire, initiés par le système des Nations Unies et approuvés par les états en particulier l’Etat haïtien, SRPPMAO voit qu’il lui est impératif d’apporter sa modeste contribution à la plaidoirie sur les problèmes liés à la question de genre et à la condition d’existence des femmes des zones marginales d’Haïti. Cette considération se base sur la conviction du SRPPMAO que la question de genre est étroitement liée à l’instabilité en Haïti et qu’elle est le meilleur moyen pour sortir l’économie haïtienne de son gouffre d’angoisse ainsi que de transformer socialement le pays.
 
II.                  Coup d’œil sur la situation recente de la femme haitienne
 Les institutions rapportent constamement des situations indésirables dont vivent les femmes chaque jour dans les quartiers difficiles et dans les camps. L’une des formes les plus remarquables de cette situation est l’abus d’autorités de la part des hommes en raison des conditions vulnérables des femmes. Elles sont, par exemple, souvent harcelées, parfois sexuellement abusées pour être intégrées dans une activité remunérée  ou génératrice de revenu.
Un rapport de l’AMNESTY International (4) fait remarquer que depuis le séisme du 12 janvier 2010, « les besoins spécifiques des femmes et des fillettes vivant dans des camps en ce qui concerne les réponses apportées à la violence liée au genre et sa prévention n’ont pas été pris en compte de façon adéquate ». Ce rapport souligne que les risques de viol et d’autres violences liées au genre dans les camps haïtiens ont augmenté de manière spectaculaire cette année. Les victime qui n’ont pas d’accès au soin de santé n’ont aucune chance de recevoir de l’aide ou de voir leur agresseur traduit par-devant les tribunaux. D’ailleurs, Le système de justice haïtien a été et demeure lacunaire, et n’offre pas aux femmes des mesures adéquates de protection de leurs droits (5).
 Z une vitime explique à un journaliste comment cette situation porte atteinte à sa dignité et petrifie son ame. Elle dit : “ M santi m wont paske yon bagay konsa rive m. M pa t santi m nan nomal mwen menm. Malgré qu’elle a pu aller  l’hopital Z explique qu’elle se sentait tellement géner qu’elle a dû se rendre à Saint-Domingue. Une autre victime explique, elle aussi, son traumatisme et son attentisme desesperé que justice lui serait rendue et qu’elle pourrait recevoir de l’encadrement. Trois ans après, elle continue à supporter le poid de cette sombre page de sa vie sans justice ni réparation. Cette situation n’est pas differente de celle que vivent les femmes des quartiers difficiles qui ont presque la même posture que les camps de fortune. Observe-t-on une certaine banalisation de la violences faites aux femmes dans la société haïtienne. Ce qui d’apres certains auteurs donne lieu à un silence de la part des victimes la plupart du temps pour éviter d’être stigmatisées ou violentées de nouveau par leurs assaillants ou les proches de ceux-ci (6).
 Plusieurs facteurs expliquent les causes des viols des femmes selon la coordination des femmes victimes de Cité Soleil. Parmi ces facteurs figurent le niveau très bas de sécurité et d’infrastructure du quartier,  l’inoccupation des femmes, le manque d’accès à l’école et à la formation professionnelle,  le chomage etc. Le film “Phalo (7), inspiré d’un fait réel,  du kidnapping et de l’assassinat d’une jeune fille d’humble condition, est indicative de la perception de beaucoup d’homme à l’endroit des femmes. Le film fait ressortir également comment les difficultés de la vie contribuent à ce que des femmes continuent à être victime de la part des hommes.
Pourtant le ministère à la Condition Féminine et Aux Droits de la femme fait observer que la population haïtienne se compose de 51.8% de femmes (données du recensement de 2003). Cette population est d’après le ministère « une population plutôt jeune, où l’excédent de femmes est  particulièrement remarquable entre 10 et 39 ans et surtout en milieu urbain avec un taux de féminité de 116% contre 101% en milieu rural ». Le ministère s’étonne de voir qu’en dépit de cette surreprésentation numérique des femmes, la condition féminine accuse des discriminations criantes dans les domaines de l’économie ou son travail est sous-estimé et sous sous-valorisé ; dans le domaine de l’éducation (accès limité des filles à l’éducation, déperdition scolaire…) ; dans le domaine de la santé (carence de structures orientées vers les besoins et intérêts spécifiques des filles-femmes), et en fin dans le domaine de la politique  (8).
 A cité Soleil, nous avons noté que les femmes sont souvent victimes de la violence : Violence de conjugale et violence de voisinage, ainsi que de la violence armée, en raison de leur vulnérabilité économique et des clichés négatrices entretenus, depuis toujours, dans la société haïtienne.
 Un enquête menée par le « Social Research - Project Planning, Monitoring and Assessment Office (SRPPMAO) » montre qu’à 85% les femmes estiment qu’elles sont victimes de violence conjugale parce qu’elles n’ont pas d’activités génératrices de revenu ou parce qu’elles génèrent moins de revenu que leur partenaire. A 70% elles estiment que la communauté, dans ses composantes, ne reconnaisse pas la valeur du rôle et la responsabilité de la femme dans la société haïtienne.
 SUCO, pour sa part fait observer que les mentalités et comportements n’ont pas pleinement intégré la réalité que les femmes sont effectivement productrices, opératrices, agentes économiques et sociales à part entière au même titre que les hommes (9).
 Le ministre à la condition Féminine et aux droits de la femme dans son énoncé à la 57ème session de la Commission de la Condition de la Femme de l’Organisation des Nations Unies (ONU) (10) estime que la violence faite aux femmes et aux filles est considérée comme la résultante des inégalités sociales et représente un handicap majeur à l’intégration et à la participation effective des femmes au processus de développement du pays. Elle souligne que cette violence constitue un des obstacles majeurs à la jouissance et l’exercice par les femmes de leurs droits fondamentaux.
Comment contribuer à la résolution des problèmes liés à la question de genre et aux conditions de la femme en Haïti et dans la bidonville en particulier ? Le ministre à la condition Féminine et aux Droits de la Femme dans sa communication, précité, a souligné l’effort du gouvernement actuel dans la politique publique et l’adoption de mécanismes capables de lutter contre les tabous et préjugés qui pérennisent depuis toujours la violence faite aux femmes haïtiennes. Le ministre estime qu’il faudrait accorder des facilités d'accès des femmes à l’emploi et au crédit comme des facteurs qui nous permettront d'espérer l’établissement d’une société de fait (11).
S’inspirant de ce vœu exprimé par le ministre et aussi des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM), fixés pour 2015, SRPPMAO perçoit l’autonomisation économique de la femme et la reconnaissance sociale de son rôle comme des voies pour diminuer les risques de violence associés à la condition de la femme haïtienne en particulier dans les zones marginales.
 III.                Hypothèses
Parmi les hypothèses nous retenons les suivantes :
·         Plus les femmes sont autonomes économiquement et affairées, moins elles risquent d’etre victimes des pire-formes de violence spécifique faite aux femmes;
 
·         Plus le role social des femmes est communautairement reconnu et valorisé, plus elles beneficieront du respect et d’un traitement équitable de la part des hommes.
 
Dans les deux hypothèses nous relevons deux variables dont l’une dépendante et l’autre indépendante :
·         Le problème d’absence d’autonomie économique et d’occupation sociale reconnu et valorisée qui sont à la base que les femmes sont victimes des pire-formes de violence
·         Le manque de reconnaissance sociale du role des femmes sont les cause de manque de respect pour elle et aussi qu’elle soit traitée de manière inéquitable de la part des hommes
 
Ces variables seront opérationnalisés au niveau du cadre logique du Programme. Cela permettra de voir comment le Programme pourrra contribuer à la résolution du problème.
 
IV.                ORIENTATION THEORIQUE DE L’ACTION D’AUTONOMISATION ET D’EMANCIPATION DE LA FEMME
Le ministère à la Condition féminine et aux droits de la Femme dans les « termes de la problématique de Genre en Haïti (12) »  souligne que les femmes occupent en Haïti, une place importante dans l'économie, malgré qu’il soit difficile de chiffrer sa contribution en raison de la nature «invisible » de leur travail. Le ministère a noté que les femmes ont une forte présence tant au niveau du processus de production qu’au niveau de la transformation dans le secteur primaire. Au niveau du secteur secondaire, on les retrouve en grande majorité dans les industries d’assemblage, ce qu’on appelle les Factory. Au niveau tertiaire elles sont dans le secteur informel et domestique qui demeure le lieu privilégié des femmes. Face à ce statuquo quel sens devrait-on attribuer à la recherche de l’autonomisation de la femme, son rôle et sa responsabilité sociale ?
 
a)      Définition des concepts fondamentaux de l’orientation du Programme
Les termes centraux accélérateurs de cette théorisation sont : autonomisation économique et rôle social. Quel est le sens prêté à ces deux termes ?
 
a.       Autonomisation des femmes
Le concept d’autonomisation apparait dans les années 1960, lors des mouvements de lutte pour les droits civils aux Etats Unis. Mais, on commence à l’appliquer au mouvement féministe au milieu des années 1970. C’est un concept qui a un sens émancipateur. Il  dégage l’idée de responsabilité personnelle, de la confiance ensoi que dans des intermédiaires, pour agir (13. C'est un concept qui est lié aussi à la question de l’identité personnelle,  des droits humains et de la justice sociale. L’autonomie, implique que ceux qui en sont les cibles doivent acquérir un pouvoir qui leur permettra d'obtenir le changement voulu.  Car, le changement  ne parviendra pas sans la force des choses.
 Nelly P. Stromquist  indique que : « Les pratiques familiales, les mythes religieux, la division sociale du travail, la division sexuelle  du travail, les coutumes  liées au mariage, le système éducatif et les codes civils produisent ensemble des hiérarchies, des croyances intériorisées et des attentes qui sont contraignantes, mais en même temps "naturalisées" et, en partant, rarement contestées ». Dans ce cadre l'autonomisation  se définit comme un processus qui change le rapport des forces, à la fois dans les relations interpersonnelles et dans les institutions dans l'ensemble de la société. Cependant, il estime qu’une définition complète de ce concept doit comprendre des composantes cognitive, psychologique, politique et économique.
En référence à ces considération le concept d’autonomisation de la femme prend, ici, le sens d’acquisition de capacité (Savoir et savoir-faire, détermination personnelle, vigilance d’esprit et ressources économiques) de la femme considérée à un certain moment comme vulnérable afin qu’elle puisse elle-même décider de la manière de sortir de sa situation de vulnérabilité.
 b.      Rôle et responsabilité sociale de la femme
Le concept rôle peut être définit comme un système d’attentes adressées à un individu ou à un groupe d’individus qui occupe une position dans un système social donné. Le rôle est opérationnalisé et jugé sur la base de modèles de comportement et des normes sociales plus ou moins claires ou latentes dans l’environnement social. Ces attentes concernent le comportement que l’individu doit, ou devrait, adopter dans des situations du vivre-ensemble et/ou envers ceux qui occupent d’autres positions sociales dans le système.
Il faut souligner que le concept rôle comporte deux aspects explicites : Celui du rapport entre du rôle social de l’individu avec la structure sociale et celui du rapport entre la manière dont le rôle est joué ou la manière ils portent le masque du rôle qui leur est attribué. Notons que quand il y a une surdétermination de la structure sociale, il y a une sous-estimation de la capacité d’action de l’individu ou de son groupe. En dépit du caractère dynamique des environnements sociaux les rôles préexiste à l’individu. Leur évolution et leur changement n’y parvienne que très lentement. Souvent ils ne sont pas définit sur la base de consensus sociale et sont imposés à la structure sociale par les groupes dominants. Voilà pourquoi dans certaine réalité sociale le rôle sociale est un critère de vérification du niveau sociale d’oppression qui y existe en particulier pratiqué sur les groupes les plus vulnérables.
 
Dans le cadre de cette théorisation nous considèrerons invariablement les concepts de rôle et responsabilité sociale. Est- considéré comme rôle et/ou responsabilité de la femme haïtienne toutes les attentes exprimées à l’endroit de la personne de sexe féminin, imposées de faite ou acceptées de gré. C’est le cas, par exemple, de considérer qu’il est de la responsabilité de la femme de s’occuper de la maison, de prendre soin des enfants. Perçu dans les sociétés traditionnelles comme mère et épouse, la structure sociale attend des qualités comme la douceur, la tendresse, la discipline, le souci du bien-être des membres de la famille, l’attachement à son foyer, ….  Si la femme haïtienne est connue pour son caractère protecteur, il est cependant une contre réalité que la plupart des femmes jouent également le rôle de chef de foyer et de ces faits leur incombe la responsabilité de nourrir les membres de leur foyer y compris leur partenaire.
 
b)      Principes d’orientation de l’action du Programme
La théorie de l’intervention se base sur les sept principes d’autonomisation des femmes. A savoir : La direction favorise l’égalité des sexes ; Egalité des chances, inclusion et non-discrimination ; Santé, sécurité et absence de violence ; Education et formation ; Pratiques au niveau du développement de l’entreprise, de la chaîne logistique et du marketing ; Leadership et engagement de la communauté ; Transparence, évaluation et établissement des rapports
 
En ce qui à trait au principe de direction favorise l’égalité des sexes, il est nécessaire d’avoir une orientation des interventions devant promouvoir l’égalité des sexes et des droits de l’homme. Voilà pourquoi le Programme n’exclura pas complètement l’implication et l’utilisation de l’énergie et de l’intelligence masculine dans sa mise en œuvre. Tant au niveau de l’administration du Programme qu’au niveau des entreprises créées ou renforcées pour les femmes les hommes pourront avoir l’opportunité d’en bénéficier.  Dans ce cas le Programme tiendra compte de préposés sexo-spécifiques, identifiant les facteurs qui ont des conséquences différentes sur les femmes et les hommes et que la culture d’entreprise favorise l’égalité et l’inclusion.
En ce qui concerne  le principe de l’Egalité des chances, inclusion et non-discrimination le Programme cherchera à être un model en faisant la promotion de la rémunération égale  et des  mêmes avantages sociaux à travail égal au niveau administratif. Il s’efforcera à développer chez les femmes entrepreneurs bénéficiaires une attitude en matière de salaire répondant aux normes de salaire minimum vital tant aux hommes qu’aux femmes qu’ils emploient.  
Par rapport au principe de santé, sécurité et absence de violence le Programme en tiendra compte des impacts sur le Programme essaiera d’associer le maximum d’acteurs que possible afin chacun de ces aspects soient pris en compte.  Entre autre figureraient, le ministère à la condition féminine et au Droit de la femme, le ministère de la santé publique, le ministère des affaires sociales et du travail, la Police Nationale d’Haïti, la Mairie de la zone et le service de fiscalité.  Le Programme développera chez les femmes entrepreneuses bénéficiaires  une politique de tolérance zéro par rapport à toute forme de violence au travail, y compris à la violence verbale et/ou physique, et prévenir tout harcèlement sexuel. Il renforcera la capacité des femmes responsables des entreprises les membres de leur personnel à adresser la question de la violence faite aux femmes.
Le principe de l’Education et formation demande qu’on investisse  dans les politiques et programmes qui donnent l’occasion de promouvoir les femmes à tous les niveaux et dans tous les domaines de l’entreprise, et encourager les femmes à entrer dans des secteurs professionnels non traditionnels.  Au regard de ce principe, l’action devra encourager les femmes à definir leur plan d’affaire en toute liberté selon leur préference. Certainement, elles recevront des conseils objectifs et tactiques de la part des techniciens du Programme. Cependant,  il restera à elles de faire leur choix qu’elles croient leur permettre de reussir en toute confiance d’elle-même.  Un autre aspect de volet est la renforcement de la capacité des femme en planification et gestion d’une entreprise. Le programme éducatif et de formation du programme devra être orienté  et organisé suivant les besoins spécifiques et le niveau académique des cibles. Se basant sur les préjugés dont sont visctimes les filles et la négligence qu’on leur accorde dans le domaine de l’éducation il est fort propbable que de telle action devrait contenir des cours d’alphabétisation, de post-alphabétisation  et de calcul pour celles qui ne savent pas ou qui ont de faibles capacités en lecture, écriture et comptabilité simple.
Le principe cinq «  Pratiques au niveau du développement de l’entreprise, de la chaîne logistique et du marketing » est l’axe centrale même du Programme. Dans cette perspective, ce Programme cherchera à  développer les relations commerciales avec les entreprises appartenant à des femmes, y compris les petites entreprises, ainsi qu’avec les entrepreneurs femmes.  Les femmes devront être orientées vers des solutions tenant compte des sexo-spécificités au niveau du crédit et de l’obtention de prêts. Il devra aussi développer dans les entreprises des femmes bénéficiaires la nécessité de respecter la dignité des femmes et des hommes dans toute la documentation de l’entreprise
 
En ce qui concerne le principe de « Leadership et engagement de la communauté »  l’action est en fait un atout au développement du leadership féminin dans l’entreprenariat et de la création d’entreprise. Il a comme véritable finalité le développement de l’autonomisation des femmes et le renforcement de son influence sociale qui sont perçu comme un accélérateur de recul de la violence faite aux femmes. En plus, il devra offrir une opportunité spécifiquement aux femmes de développer davantage leur talent professionnel leur leadership. Toutes les opportunités devront être exploitées pour faire promotion et rechercher la reconnaissance du leadership et de la contribution des femmes au sein de leur communauté.
 
Enfin le principe de «  Transparence, évaluation et établissement des rapports » incite à la publication  des politiques et le plan en vue de promouvoir l’égalité des sexes. En vertu de ce principe les partenaires impliqués dans ce processus et les femmes bénéficiaires elles-mêmes auront accès à toutes les données et informations sur les différents aspects du programme.  Des statistiques claires et opérationnelles devront être établies afin de mettre en évidence le degré d’inclusion tant dans l’administration que dans les entreprises seront montées par les femmes.
 
Un huitième élément est celui de l'acquisition et le partage de nouvelles  connaissances qui permettraient de promouvoir  une conception différente des relations entre les femmes  et les hommes ainsi que la destruction des croyances ancestrales qui structurent les  idéologies  traditionnelles relatives aux différences entre les deux sexes. De ce fait, l’action devrait dégager un espace de dissipation des perceptions réfractaires de la femme dans des structures traditionnellement opposées à l’autonomisation de la femme. Voilà pourquoi des confessions religieuses et d’autres structures ayant une force dans le symbolisme du milieu seront associées et/ou impliquées dans le processus de Programme.
 
V.                  Impact auto-inductif d’un programme cadré sur le cadre théorique c-dessus
Quatre impacts inductifs d’un programme basé sur la cadre théorique ci-dessus défini. Premièrement, un impact cognitif ; Deuxièmement, psychologique, Troisièmement,  politique ; Et quatrièmement, économique.
 a)      Sur le plan cognitif 
L’action devra permettre de tirer des leçons apprises qui pourront être partagées avec les autres acteurs locaux sur la manière d’appuyer le processus d’atomisation des femmes en particulier des zones marginalisées. Les femmes bénéficiaires devront développer elles-mêmes de nouvelles capacités à assure leur rôle sociale et aussi comment elles peuvent le modifier.
b)      Sur le plan psychologique
Les femmes bénéficiaires développeraient des sentiments que les femmes peuvent agir aux niveaux personnel et social pour améliorer leur condition. Elles se sentiraient plus confiante dans la réussite des efforts qu’elles devront entreprendre pour changer leur donne. L'attribut d'impuissance acquise qui incarnerait dans leur esprit par la socialisation aura complètement affaibli. La méthode de travail permettra au bénéficiaire de développer la confiance en elle-même et leur estime de soi. Cette méthode de travail créer les conditions pour qu’elles puissent les développer. Elles comprendraient qu’elles détiennent un pouvoir de changement de leur environnement et de résolution de beaucoup de leur problème. Car, comme le fait remarqué (Jack, 1992) cité par  Nelly P. Stromquist «  de nombreuses femmes en arrivent à croire qu'elles sont incapables de modifier leur environnement ou leurs situations personnelles, d'où leur faible détermination à résoudre les  problèmes rencontrés ».
 La méthode de travail, axée sur la participation directe la collectivité des actions des cibles, aurait certainement un impact inductif en ce qui concerne le développement de la confiance et l’estime de soi chez les femmes bénéficiaires. Faisons remarquer, par ailleurs, que les compétences acquises grâce à ces approches collectives et participatives sont transférables à une diversité de  situations sociales.
 c)       Sur le plan économique
Les femmes arrivent à mettre en place une activité productive qui leur permettre d’atteindre l’autonomie financière. Il est vrai que les activités génératrices de revenus sont difficiles à mettre en route parce qu'ils sont risqués, longs à démarrer et peu  efficaces au cours des phases initiale. C’est l’un des principaux risques associés à ce Programme comme le montre le tableau de section suivante. Cependant, la subvention suffisante devrait être accordé par le programme aux bénéficiaires pour pourvoir attendre la phase de rentabilité de leur entreprise.
 d)      Sur le plan politique
Les femmes développeraient des capacités à analyser leur milieu environnant en termes politiques et sociaux. Cela implique qu’il puisse développer chez elles l'aptitude à s'organiser et à se mobiliser en vue d'un changement social véritable dans leur milieu en particulier comme mobilisatrice pour la réduction des risques de violence associé à la condition de la femme. Voilà pourquoi le processus  contribuera à promouvoir une prise de conscience individuelle, et la nécessité d’une action collectives des bénéficiaires pour la transformation sociale de leur communauté.
VI.                Méthodologie et stratégie d’exécution
  1. Approche d’intervention
L’approche d’intervention proposée est particulièrement l’approche émico-étique, communautaire et institutionnelle. La stratégie d’intervention doit axer sur une Recherche Accélérée de la Participation des Acteurs Locaux et des Bénéficiaires (RAPALB).  Ce programme voudrait être intégrant à se mettant en relation avec d’autres Programmes et activités liés qui sont destinés à adresser le même problème dans le même environnement social. L’effort qui doit être consenti doit être basé sur les observations qui sont souvent adressées aux interventions communautaire qui souvent sont dispersé sous-coordonné et par conséquent ont peu d’impact sur la résolution du problème (14).
a)      Clarté dans les instructions et orientations
 D’abord les acteurs devront s’assurer que les objectifs et les opérations de leur programme soit claires pour les bénéficiaires et les acteurs locaux. Voilà pourquoi une partie du temps au début doit être dédié à la plaidoirie communautaire des avantages du Programme pour la communauté. De manière permanente, la communication devra être entretenue avec les bénéficiaires et les autres acteurs impliqués dans le processus d’exécution du Programme, sans pour autant faire l’excès de communication.
Le staff qui exécute les opérations sur le terrain devra recevoir des  instructions et orientations claires. D’ailleurs la proximité dans l’action doit être requise de chacun d’eux. Les acteurs doivent s’assurer que ce processus soit complet et efficace, car l’expérience a montré que la faiblesse dans la clarté dans les instructions et orientations est la cause principale de l’échec ou du faible rendement de beaucoup de Programme.
b)      Approche émico-étique
L'approche émique utilisé particulièrement en recherche sociale – Culturelle, consiste à comprendre une culture de l’intérieur sans but de généralisation. Tandis que l'approche étique consiste à comparer les trouvailles à partir de critères jugés absolus ou universels. Emico-étique est une combinaison des deux qui fait d’elle une approche participative, intégrante et adaptative en permanence. Comment cette approche émico-étique devrait être exploité ?
Dans le cadre de l’interaction d’un tel programme, on aura en présence deux savoirs dans le processus d’exécution du Programme : Celui des bénéficiaires, qui ont leur manière de faire, des pratiques et des habitudes qui dans certains cas peuvent faciliter l’atteinte des objectifs, mais dans d’autres pourraient la faciliter. De l’autre coté on a un savoir dit scientifique ou universitaire qui ne sont pas des recettes passe-partout, donc, qu’il faudrait adapter aux conditions, changement du milieu. Voilà pourquoi nous proposerions qu’on suive cette démarche :
·         Le bénéficiaire identifie ses besoins ;
·         Le bénéficiaire priorise ses problèmes ;
·         Le bénéficiaire met au point des solutions alternatives à ses problèmes. 
·         Le bénéficiaire se met d’accord sur les solutions création du plan d’affaire qui indique clairement comment les fonds alloués seront exploités.
·         Le plan d’affaire est discuté, analysé, révisé si nécessaire, entériné par le bénéficiaire.
La stratégie d’intervention devra tenir compte de la logique sociale et de la logique territoriale. Elle devra être conçue sur une base de transformation et d’innovation sociale. De cet fait, le programme contribuera à faire évoluer les rapports sociaux homme/femme en particulier la perception des rôles et des responsabilités sociales femme / homme. D’autant que les interventions doivent être conçues en rupture avec le traditionnel, tout en réduisant les effets de ruptures en insistant sur des aspects de convivialité, d’intégration et de prise en compte des intérêt des différents groupes.
Un autre aspect important de la stratégie d’intervention devrait être la prise en compte du respect et de la valorisation de la dignité des groupes cibles et des bénéficiaires elles-mêmes. Ce serait une approche d’accompagnement basée sur les relations entre les personnes, les institutions et organisations et associations locales, bref, de responsabilisation participative du milieu.
c)       Recherche permanente de la congruence des activités par rapport au résultat attendu
Les critères d’enchevêtrement des activités depuis la conception du Programme sont : l’efficience, l’efficacité, la pertinence, l’impact et la viabilité. Tout au long du processus de mise en œuvre un effort devrait être consenti afin de s’assurer que les liens logiques tiennent et permettent effectivement d’atteindre les résultats attendus. La vigilance sera mis sur :
Le maintien des visés de pertinence : La pertinence permettra de déterminer dans quelle mesure les objectifs visés par le programme constituent des réponses correctes aux problèmes et aux besoins réels identifiés de la zone et du groupe cible en particulier.
 Le maintien des visés d’efficacité : Cela permettra de veiller dans quelle mesure la conduite des activités permettent aux bénéficiaires de tirer profit des produits et services du programme.
 Le maintien des visés d’efficience : Ce critère permettra d’être vigilent du rapport entre les outputs pouts attendus et les dépenses effectuées. Il permettra au bureau d’apprécier les solutions les plus avantageuses au problème  identifié et d’en tirer leçon pour le futur.
 Le maintien des visés des objectifs d’Impacts : Ce critère permettra de s’assurer que les avantages offerts aux bénéficiaires auront des effets globaux plus larges, tant en terme de développement économiques de lutte contre la pauvreté, de soutien à la politique de genre, de résolution de certains problèmes sociaux et culturels etc.).
Le maintien du souci de la viabilité de l’intervention : Ce critère permettra de prendre de manière permanente des dispositions pour que les résultats positifs du programme perdurent longtemps après l’exécution du Programme.  Et que les entreprises créées par les femmes puissent être canalisatrice de véritable changement dans leur communauté.
 
  1. L’ancrage du  programme dans la stratégie  étatique et local ;
Le programme devrait être ancré dans les objectifs du développement du Millénaire (OMD),  dans l’énoncé de Politique générale du gouvernement et subséquemment dans le plan d’action du Ministère à la Condition féminine et au Droits de la Femme (MCFDF), ainsi que le plan d’action des structures étatiques locaux). Les liens logiques de cette intervention se traduiraient dans ce parcours de construction :
·         Besoins essentiels des femmes (Besoin de dignité ; Besoin d’intégration et d’accomplissement ;  Social ; Besoin de sécurité ; Besoin de d’estime ; Besoin de développement personnel) ;
·         Objectifs de Développement du Millénaire (OMD) ;
·         Enoncé de politique générale du 1er ministre haïtien ;
·         Plan d’action du ministère de MCFDF ;
·         Structure des collectivités Territoriales ;
·         Recherche documentaire ;
·         Observation de terrain / Revendications des organisations de femme ;
  1. Coordination et pilotage du programme
Les activités du programme devront être coordonnées par le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF) de concert avec des agences des Nations Unies présente dans le pays, des bailleurs de fonds. L’exécution devrait être assurée par des organisations locales, en particulier  les  associations de femmes, ayant une expérience prouvée dans le domaine du genre. A ce processus sera  associée et l’université d’Etat d’Haïti (UEH).
C1. A propos de l’implication des facultés de l’Université d’Etat d’Haïti dans le Programme
Les universités sont des acteurs clés dans le processus de développement économique et social d’un pays. Elles jouent un rôle essentiel par les formations qu'elles dispensent, les recherches et les recherches-action qu'elles réalisent, l'expertise qu'elles développent dans les différents secteurs-clés du développement, la réflexion et l'ouverture qui les animent, les débats qu'elles encouragent, les échanges qu'elles entretiennent. Consciente de ce rôle, on estime qu’en toute occasion et opportunité on doit solliciter l’appui de l’université et facilité qu’elle puisse accomplir son rôle d’appui communautaire et institutionnel. Dans la charte constitutive de l’Université d’ Etat d’ Haïti (UEH) par exemple, il est spécifié qu’à côté de son rôle de formation et de recherche elle a aussi un rôle de service à la communauté. Souvent, l’UEH, comme les autres universités haïtiennes,  ne trouve pas des moyens pour y parvenir et même pour renforcer les acquis notionnels et théoriques des jeunes universitaires. Voilà pourquoi ce programme devra offrira un espace pour permettre aux facultés qui dispensent des formations, connexes aux différentes composantes du Programme, afin qu’elles puissent, au moins offrir des stages professionnels à ses étudiants. En ce sens, le Programme contribuera au développement de bonnes pratiques en ce qui concernent le travail le partenariat entre les organisations de la société civiles et les universités haïtiennes dans le cadre d’action d’agir-communautaire.  
  1. Organisation des activités et système de reportage
D1. Calendrier d’exécution des activités
Le calendrier détaillé des activités, en annexe établit la séquence et l’enchevêtrement des différentes activités du Programme. En accord avec le bailleur, les bénéficiaires et les autres acteurs impliqués dans le Programme Ce calendrier pourra faire l’objet de révision adaptative en fonction de la réalité de terrain.
 
D2. Module de formation
Les modules de formation qui seront dispensé seront à 85% pratique. Basées particulièrement sur la démarche de jeu de rôle ces modules porteront sur l’entreprenariat, le développement de plan d’affaire, la gestion du personnel, la finance et la comptabilité simple, le marketing, la gestion des risque, Le fonctionnement du système de crédit local. Les modules seront conçus selon le profil des bénéficiaires. Ils seront outillés de manière à permettre aux bénéficiaires de trouver des ressources pour le développement et la gestion de leur entreprise. Ils seront conçus et soumise à l’appréciation du coordonnateur avant leur dispensation aux bénéficiaires.
 
D3.  Système de reportage
Le reportage se fera à deux temps et à deux niveaux. Un reportage du terrain vers le Staff Management du Service Chrétien d’Haïti et un reportage vers le bailleur de fons et les autres acteurs impliqués dans le processus du Programme. Chaque semaine un agenda du Programme sera établit en fonction de l’agenda des différents membres du staff impliqués dans le processus d’exécution du Programme. Un comte rendu de l’exécution sera fait au coordonnateur qui lui aura la responsabilité de faire le rapport d’activités de la semaine. Notons que pour les bailleurs de fonds et les autres acteurs c’est rapport mensuel qui leur sera acheminé. Par compte le rapport de justification des fonds sera acheminé au bailleur selon les termes de l’accord passé avec le Service Chrétien d’Haïti.
  1. Suivi et évaluation
Le système de suivi et d’évaluation du Programme a pour objet de répondre aux besoins internes de gestion et de supervision des différentes parties impliqués dans le processus de mise en œuvé du Programme rappelons sur la base des principes adoptés un comité de pilotage du Programme, incluant tous les acteurs, sera monté. Ce comité répondra par devant du comité de suivi et dévaluation du Programme. Ce dernier sera notamment constitué ; d’un représentant du bailleur de fonds, celui du ministère de tutelle du Programme, celui des partenaires d’exécution et celui des collectivités territoriales et celui des bénéficiaires et associations des femmes de la zone. Trois principaux aspects sont pris en compte dans ce système de suivi et évaluation :
a)    Le suivi d'exécution qui portera sur l'état d'avancement et de réalisation des différentes activités prévue dans le Programme. Cela permettra d’anticiper des effets négatifs de retard d’une activité sur une autre parce qu’elles sont liées et aussi d’anticiper sur des sur des problèmes de gestion et d’impact ;
b)    L’établissement d’un dispositif de collecte d’information qui pourra être très utile dans le cadre d’une éventuelle évaluation d’impact par  un partenaire externe. Ce dispositif prendra compte en compte la situation de référence, afin de cerner les effets nets du Programme et, dans la mesure du possible, les appréhender séparément
 
c)    L’auto évaluation périodique et enquêtes de satisfaction qui sera requis des bénéficiaires direct du programme avec l’appui des associations et groupement de femmes.
 
VII.              Evaluation des facteurs : Forces faiblesses et opportunités
 En effet, beaucoup de risques sont associés à une telle entreprise. Ce sont :
·         Impatience des bénéficiaires en raison que les Programmes génératrices de revenu sont  plus longs à démarrer en raison de la nécessité, au préalable, de préparation et de renforcement de la capacités des bénéficiaires et qu’ils sont  peu efficaces au cours des phases initiales ;
·         Mauvaise gestion de la comptabilité de l’entreprise en particulier de l’allocation prévue par le bénéficiaire ;
·         Insuffisamment des fonds par rapport au plan d’affaire des entreprises des bénéficiaires.
·         Troubles sociaux créant des difficultés de production et de commercialisation des bénéficiaires
·         Demande d’intégration dépassant les ressources du Programme. Incluant également harcèlement de la part de  groupes nuisibles
 
Comme stratégie de mitigation de ces risque nous proposons :
·         Sensibilisation et motivation des bénéficiaires sur les aléas de la mise en place d’activités génératrice de revenu ;
·          Développement d’un calendrier participatif et respect des délais ;
·          Développement des compétences telles que le marketing et la comptabilité chez les bénéficiaires.
·         Exigence de l’application d’une comptabilité stricte ;
·         Supervision des opérations comptables des bénéficiaires ;
·         Remise de l’allocation sous formes de tranche conditionnées par l’exploitation saine et rationnelles de tranche(s) précédente(s).
·         Application de la méthode réductrice du budget du plan d’affaires ;
·         Accompagnement du bénéficiaire à la recherche de fonds supplémentaire pour l’extension en cours de route de l’exécution de son plan.
·         Analyse avec les scénarios possibles pour la relocalisation de leurs entreprises et l’écoulement de leur produit ;
·         Proposition d’un plan B de filière d’affaires aux bénéficiaires en fonction des opportunités du moment.
·         Transparence dans le processus de sélection qui sera fait par les organisations et groupement de femmes de la zone ;
·         Représentation au prorata des différentes unités géographique de la zone.
·         Concertation et sensibilisation communautaire ;
·         Recherche de l’appui des autorités locales à la résolution des problématiques dépassant les compétences de l’organisation.
VIII.            Conclusion
Au cours de cet essai de théorisation et de définition d’une stratégie d’intervention pour parvenir à une véritable émancipation sociale et au relèvement économique de la femme en Haïti, nous avons vu qu’il est nécessaire que les actions soient coordonnées et concertées et surtout mettent les cibles au centre même de l’action. Nous avons noté le vœu du gouvernement haïtien d’agir dans le sens réel de l’émancipation de la femme. Cependant nous avons fait remarqué que ce vœu doit être traduit dans la politique du pouvoir exécutif depuis les plus hautes instances jusqu’aux collectivités territoriales.
Nous avons émis les hypothèses suivantes :
·         Plus les femmes sont autonomes économiquement et affairées, moins elles risquent d’etre victimes des pire-formes de violence spécifique faite aux femmes;
·         Plus le role social des femmes est communautairement reconnu et valorisé, plus elles beneficieront du respect et d’un traitement équitable de la part des hommes.
 
Se basant sur des faits du réel social haïtien et constatant que la réalité donnerait un degré de validité acceptable de ces hypothèses nous proposons une approche d’intervention sur trois pans : émico-étique, communautaire et institutionnelle. La stratégie d’intervention proposée devra être axée sur une Recherche Accélérée de la Participation des Acteurs Locaux et des Bénéficiaires (RAPALB). Nous avons retenu sept principes d’orientation de l’émancipation sociale et du relèvement économique des femmes.  Ce sont : La direction favorise l’égalité des sexes ; Egalité des chances, inclusion et non-discrimination ; Santé, sécurité et absence de violence ; Education et formation ; Pratiques au niveau du développement de l’entreprise, de la chaîne logistique et du marketing ; Leadership et engagement de la communauté ; Transparence, évaluation et établissement des rapports. Nous préconisons qu’une telle démarche aura un impact sur le plan cognitif, sur le plan psychologique, sur le plan politique et sur le plan économique
Afin qu’un savoir avisé puisse être construit et développé sur le sujet nous avons proposé que l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) et d’autre centre Universitaires puissent être des partenaires inclus dans le processus.
IX.                Référence
(1)     Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), Intégration des besoins différenciés des Femmes, Filles, Hommes et Garçons dans l’Action Humanitaire: Instruments de systématisation de l’Analyse Comparative selon le Sexe, http://haiti.cridlac.org, Novembre 2008, page 6.
(2)     Danièle Magloire, Danièle Magloire, Le rôle de la femme haïtienne, http://www.haitisantementale.ca, page 104,
(3)     Laurent Salvador Lamothe, Enoncé de politique générale du premier ministre, Port-au-Prince, mai 2012, page, 52.
(4)     AMNESTY INTERNATIONAL, Rapport ayant pour titre : « DOUBLEMENT TOUCHÉES DES FEMMES  S’ÉLÈVENT CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES DANS LES  CAMPS HAÏTIENS http://www.peacewomen.org/assets,  2011
(5)     Kerline Joseph et Paulette Flore Dongmo Kahou, État de la situation des femmes haïtiennes :  pré et post-séisme 2010,  http://sisyphe.org, ©Voix Sans Frontières (VSF), 2011, page 11.
(6)     Kerline Joseph et Paulette Flore Dongmo Kahou, Ibidem,  page 10.
(8)     Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), Les termes de la problématique de Genre en HAÏTI : Eléments de la Condition et des Situations des Femmes en Haïti, http://www.haitivisions.com, page 1.
(9)     SUCO, Approche de Développement local - S’approprier le processus de développement : C’est déjà se développer !,  http://suco.org/suco/wp-content/uploads/2010/12/approche-developpement-local.pdf, juin 2008, page 5.
10)  Mission permanente de la République d’Haïti auprès des Nations Unies, Intervention de Son Excellence Madame Marie Yanick Mezile, Ministre a la Condition Féminine et aux droits des Femmes, Commission de la Condition de la Femme de l’Organisation des Nations Unies (ONU), New York, Mars 2013, page 2 et 3.
(11)  Mission permanente de la République d’Haïti auprès des Nations Unies, Op. Cit., page 5.
(12)  Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes(MCFDF), Op. Cit, page 3.
(13)  Nelly P. Stromquist, FONDEMENTS THEORIQUES ET PRATIQUES DE L'AUTONOMISATION,  Femmes, éducation et autonomisation : voies menant à l'autonomie, Rapport du Séminaire international tenu à l'IUE, Hambourg, du 27 janvier au 2 février 1993,  http://unesdoc.unesco.org/,  Etudes de l'IUE 5 - 1995, page 15.
(14)  Frank Moulaert*, Le développement territorial intégré : le rôle des rapports sociaux, Faculty of Engineering,  KU Leuven, Belgium, http://www.cjrs-rcsr.org , page 48.
(15)  http://www.youtube.com/watch?v=uRxbWtw-qYM , Documentaire “Agression Sexuelle contre les femmes  Cit Soleil,  8 mai 2011 ;
(16)  Carolyn Medel-Añonuevo (Edité par),  Femmes, éducation et autonomisation : voies menant à l'autonomie, Rapport du Séminaire international tenu à l'IUE, Hambourg, du 27 janvier au 2 février 1993,  http://unesdoc.unesco.org/,  Etudes de l'IUE 5 - 1995,
(17)  Maria Correia: Gender and Poverty in Haiti; Haiti Poverty Assessment Volume II; Technical Papers, World, Bank Washington DC 1998
(18)  Frank Moulaert*, Le développement territorial intégré : le rôle des rapports sociaux, Faculty of Engineering,  KU Leuven, Belgium,
 
Jean Laforest Visene
Professeur à l'Université d'Etat d'Haïti
Sociologue, M.A. Sciences du Développement
Email :
visenejl@gmail.com  
 

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