vendredi 19 décembre 2014

Entre consensus, ouverture ou partage de gâteau : Lequel sera le plus approprié pour qualifier le prochain gouvernement d'Haïti


Entre consensus, ouverture ou partage de gâteau : Lequel sera le plus approprié pour qualifier le prochain gouvernement d'Haïti

Par Jean Laforest Visené MA.-

Il ne fait aucun doute que le dialogue entre les différents acteurs est indispensable pour tenter de sortir Haïti de son bourbier. Mais quel dialogue, avec quels acteurs et quel degré représentativité ? Qu’on le qualifierait de « gouvernement de consensus » ou de « gouvernement d’ouverture » le processus sera vain si les interlocuteurs ne sont pas animés de bonnes intentions.

N’étant pas dans l’antichambre de la négociation on ne peut pas juger l’intention ou d’en avoir une perception plus ou moins avisée. Cependant, en analysant la configuration des acteurs qui y participent, en partant de la temporalité, du processus de représentativité, et des solutions envisagées à la crise et de la distance d’un groupe d’acteur on peut comprendre la préoccupation de plus d’un sur l’issue réel face à la crise socio-politique que connait actuellement le pays.

La première question à se pose est depuis quand a-t-on commencé le dialogue ? Certainement vous penser à l’accord d’El Rancho. Ensuite, pourquoi cet accord n’a-t-il pas pu déboucher sur la solution ? Certainement vous penser aux caractéristiques intrinsèque et sous-jacent de la crise. Par ailleurs y-a-t-il des expériences d’intermédiation socio-politique qui auraient servi de cadre de référence aux initiateurs de ce processus ? Qui sont effectivement les commanditaires de la solution ? Y-a-t-il une différence entre dialogue inter-haïtien et conférence nationale ?

Le concept de dialogue inter-haïtien s’insinuer l’idée de ce qu’on a appelle au Tchad et au Congo 1990 – 1992), « Conférence nationale souveraine (CNS). Ce fut un espace de dialogue qui permet aux différents acteurs d’horizon diverses, c’est-à-dire pas seulement les partis opposées ou en conflit, de discuter en profondeur des différents problèmes de leur environnement social. Au nombre de ces acteurs fugueraient des représentants des partis politiques, de la société civile, groupes professionnels, des forces de sécurité, des belligérants. Un autre aspect intéressant de cette démarche c’était représentativité géographique des participants et de l’intérêt des groupes d’acteurs en présence. Faisons par ailleurs remarquer que dans le cas du Congo le dialogue s’est étalé sur une année et demi environ. Malgré cela, toutes les questions socio-politiques n’ont pas été épuisées au point d’en trouver un consensus.

Revenons à notre série de question : vue le contexte socio-politique actuelle aura-ton la possibilité d’enclencher un vrai dialogue qui pourra déboucher sur des solutions fondamentale et durable sur la crise haïtienne ? Pourquoi a-t-on tous ce temps pour  donner un vrai ton au dialogue que moi j’oserai déjà considérer comme une posture négociation de sortie de crise ? Peut-on espérer grande chose de ces pourparlers ? Néanmoins si on poserait la question : qui représente le secteur paysan au niveau des pourparlers serait-il sérieux de dire que c’est Repons Peyizan, qui le représente ? Même si on l’accepterait comme vrai, par quel canal était-il désigné pour représenter ce secteur? Il en est de même pour les autres parties prenantes aux actuels pourparlers comme la société civile, l’Universitaire, les syndicats / ouvriers, etc.

Bref la société haïtienne est composée de groupe d’acteurs hétérogènes, le plus souvent ayant des intérêts divergents. Toute solution ne tenant pas compte de cette diversités d’intérêt en présence et sous-jacents à la crise, ne serait que provisoire. Un gouvernement de consensus signifiera la mise en place d’un pacte de gouvernabilité. Cela doit être l’aboutissement d’un accord global pas simplement un accord sur la formation du gouvernement mais et surtout sur le contenu du nouveau gouvernement. Ce serait naïf de la part de certains de commencer à se bagarrer pour savoir qui va avoir tel ou tel ministère ou secrétairerie d’Etat ? Qui va avoir telle ou telle direction générale ?

Jean Laforest Visene
Sociologue, MA Sc. Dev.
Professeur à l'Université d'Etat d'Haïti
Sociologue, M.A. Sciences du Développement
Email:
visenejl@gmail.com 
http://www.visenejl.blogspot.com

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