dimanche 20 mars 2011

L’Université en Haïti :Entre Cathédrales de la foi, Instrumentalisation / Victimisation politico-idéologique et Palace de la Science

L’Université en Haïti :
Entre Cathédrales de la foi, Instrumentalisation / Victimisation politico-idéologique et Palace de la Science

Cette analyse se situe dans le sillage du débat public sur  l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) que nous appelons volontairement : L’Université d’Haïti. Nous y  proposons une lecture des crises récurrentes qui rongent les entités facultaires de l’UEH. Nous avons  fait appel à deux concepts nouveaux : Celui de « Biotope socio-matériel » et celui de «Pratiques Champwelo-masochiste » qui tendent à devenir une représentation de l’imprégnation collective de l’être haïtien. Notre base théorique d’explication de la réalité actuelle de l’UEH est  la théorie du « constructivisme social ». A partir des constats nous énonçons que : « Tout  ‘’réel social’’ manifeste l’imprégnation de son conditionnement socio-matériel, et son intensité dépend de facteurs circonstanciés, conjoncturels / temporels ou permanents qui en sont les déterminants». Une approche pluridisciplinaire et sur des bases pluridimensionnelles,  est nécessaire pour saisir l’enracinement de la crise de l’Université d’Haïti en particulier et de la société haïtienne en général.

. - Par Jean Laforest Visene

****Ce papier est un essai de compréhension de la condition de l’université haïtienne et de  l’expression de l’universitaire dans ses formulations. Il établit une correspondance entre l’état de l’université haïtienne, l’étoffe de l’universitaire du milieu et  le « biotope socio-matériel» du pays. Analysé  sous un rapport de boucle d’interactions permanentes, le biotope socio-matériel haïtien et l’université ont chacun d’eux des potentialités de détermination et de contagion réciproque. L’université, sous-entité dans l’entité globalisante à savoir le biotope socio-matériel, n’aurait pas eu le dessus d’imposer son étoffe. Elle aurait  plutôt un rapport d’influence nulle dans cette relation. Devrait-on comprendre ce résultat  comme une perversion de la fonction de l’université ou comme un ordre naturel des choses lié à la structuration sociale d’Haïti ? D’un point de vue positivisme sociologique, doit-on parler d’effet de contagion, au point de considérer ce conditionnement comme étant le symptôme d’une pathologie ? Sous un angle comparatif, ne devrait-ont pas simplement faire le constat d’une anormalité dans la normalité institutionnelle ? Est-ce possible de tenter une généralisation si pathologie existe ?

Ce papier, appuyer sur des considérations sur le milieu social haïtien ; les contraintes de l’idéologie sur l’activité du scientifique ; et certains facteurs circonstanciés, aboutie à deux postulats. Bien avant, il passe en revue certains faits et hypothèses relatifs à la crise de l’Université d’Etat d’Haïti. Enfin, il explore certains éléments  pour une redéfinition du rôle de l’université et de l’universitaire haïtien dans le contexte actuel du pays  qui cherche sa voie de stabilité politique, économique et sociale.

  1. Condition universitaire en Haïti : Questionnement et hypothèses
Est-il éthiquement convenable qu’un universitaire use des espaces de débats et de construction de savoir scientifique, dont il a accès, pour faire œuvre de vulgarisation de foi et de conviction politique ? Pourrait-on établir un distinguo entre le leader religieux et l’homme de science, si la fonction de ce dernier vise à construire la morale plutôt que l’« épistèmê » de la posture scientifique ? Qu’en est-il de l’universitaire qui se contenterait de dire à ses interlocuteurs : « Je pense que …, Je crois que …. » sans pouvoir faire la preuve de son « je crois » et de « son je pense » ? Que diriez-vous d’un professeur d’université qui use de son chair pour faire de l’apostolat et / ou pour inviter ses étudiants à pratiquer sa religion et / ou ses rituels? Ne serait-ce pas plus grave s’il s’agirait d’un responsable académique de rang de : Recteur, Vice-recteur, Doyen, Vice-Doyen, Chef de Département, qui abuserait de sa fonction académique pour prescrire ses convictions idéologiques, ses règles en matière de religion, et ses choix par rapport à la posture physique (habillement, galure et autre) ?

En référence à l’actualité universitaire d’Haïti, on se questionne aussi sur des positionnements des acteurs universitaires d’Haïti : Etudiants, Professeurs et Cadres administratifs, face à des problèmes que leur entité universitaire confronte. En tout premier lieu, on se pose la question s’il était un écart que l’universitaire ait ses positions politiques et idéologiques ? Lui est-il interdit d’avoir ou de soutenir des revendications sociales ? S’il y en aurait écart de positionnement, ne serait-il le fait que l’espace universitaire en ferait les frais et que leur formulation n’a pas fait valoir l’institution universitaire ? Les positionnements constatés, que ce soit dans la crise de l’université que ce soit dans l’engagement  dans l’expression des demandes sociales, portent-ils l’empreinte de l’étoffe d’universitaire ou ne ressemblent-ils pas, de manière simiesque, à des modes de gestion habituellement observées dans le règlement des conflits à l’intérieur des cathédrales de la foi en Haïti ? Dans une telle conjecture, est-il possible de faire une démarcation entre la mission des Cathédrales de la foi et de la mode et celle de l’Université ? En d’autres termes, peut-on et / ou doit-on faire une séparation nette et claire entre le discours du pratiquant religieux et celui de l’universitaire ?

Par rapport à cette crise de l’université en Haïti, nous avons retenu dans le débat médiatique deux hypothèses intéressantes :

1.    La crise ayant l’empreinte de l’infantilisme, de l’opportunisme et de la manipulation politique ;
2.    La crise comme étant l’évidence de l’échec de la société civile, du désespoir et de l’aventurisme caractérisé par un déni de responsabilité.

Dans une perspective de généralisation beaucoup plus large, nous postulons que : La condition universitaire en Haïti est déterminée par des facteurs socioculturels, les qualités institutionnelles du pays et l’insécurité des droits du citoyen.

Afin d’approfondir cette thématique, en particulier de voir la commodité ainsi que l’inconfort de la fonction d’universitaire et de la mission de son entité, nous projetterons notre regard sur :

·         L’influence du milieu sur notre vision du monde et des choses ;
·         Les contraintes de la production scientifique au regard de l’idéologie ;
·         L’identification d’ombres de subjectivité à travers la crise de l’université en Haït et sa relation avec le milieu ;
·         Le questionnement de certains excès de dévoiements constatés au sein de l’université en Haïti.
·         La responsabilité sociale de l’universitaire haïtien dans le contexte social actuel, en y intégrant la mission de son entité ;

Bien avant le développement, apportons des précisions sur la formulation du titre du papier et le sens des concepts qui y figurent. ……****

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Sommaire
1.    Condition universitaire en Haïti : Questionnement et hypothèses

2.    Précision thématique et conceptuelle ;

3.    Universitaire, milieu et idéologie

a)   L’ « universitaire’ homme » et son milieu
b)   Le scientifique au carrefour de l’idéologie et de la science

4.    Ombre de subjectivité et relativité de faits universitaires au biotope socio-matériel d’Haïti

a)    Discours je crois…, je pense …
b)   Formulation de positionnement sans posture universitaire
c)   Comprendre le jeu des acteurs et les enjeux de la crise de l’Université d’Haïti;
d)   De nouveaux postulats sur la crise de l’Université au regard du biotope socio-matériel haïtien
e)   Entre parenthèse : Excédent de dévoiement au sein de l’Université haïtienne

5.    Que devraient être le rôle social de l’université et de l’universitaire haïtien

a)   Meilleure compréhension de la réalité et renforcement de capacités communautaires
b)   Rationaliser l’agir-social

6.    En guise de conclusion

Jean Laforest Visené
Sociologue, M.A. Sciences du Développement

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