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EDITED By:
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[Mr.]
Jean Laforest Visene @L.T. (M.A.)
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Occupation : DDR Reintegration / Community Violence Reduction & Security Sertor.
Reform Specialist │ Skills : Sociologist, Jurist and Master of Sciences of Development │ Electronics & Social Network adress: Personal Email: visenejl@gmail.com │ Professional
Email: visene@un.org │ WebPage :
https://visenejl.blogspot.com/ WhatsApp │(+509) 40322502 │Skype : jeanlaforestvisene│ Phone: (+243) 829624942, 976513887 │ Motto : Pwoteje Moun ak Lanati │ Pa gaspiye │ Pa detwi │ Pa fè ogèy │ Fè pou Moun sa w ta renmen yo fè pou ou │ Do No Harm & Full Responsibility │
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(Novembre 2018)
Revisiter l’Ordre philosophique et opérationnel de l’approche « Réduction de la
Violence Communautaire (RVC/CVR) »
Editions Jean Laforest Visene@L.T. | Serie Stabilization / Peace & Development
Novembre 2018
ISSN (Processing)
ISBN (Processing)
Article disponible en ligne à l'adresse : https://www.visenejl.blogspot.com
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Copyright © 2018 Jean Laforest Visene de Lyvia Tulce.
Tous droits réservés pour tous pays.
Goma, République Démocratique du Congo.
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renseignement, veuillez nous contacter au :
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Le texte est publié par Jean
Laforest Visene @L.T. Tous droits réservés pour tous pays. Il est diffusé dans
le cadre des efforts de théorisation de l’approche dénommé Reduction de la
Violence Communautaire, connue sous sa traduction anglaise « Community
Violence Reduction (CVR) ». Toute reproduction et rediffusion du texte est
interdite, sans l’autorisation formelle, écrite de l’auteur Jean Laforest
Visene. Le texte est disponible pour une utilisation intellectuelle et
personnelle. Toute utilisation ou reproduction ou représentation, en tout ou
partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, à des fins
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sauf accord préalable et écrit de l'auteur.
Jean Laforest Visene @L.T. (M.A.)
Revisiter l’Ordre philosophique et opérationnel de l’approche « Réduction de la
Violence Communautaire (RVC/CVR) »
Résumé
De son initiation en République d’Haïti, en 2006,
à son implémentation en République démocratique du Congo, en 2016, une décennie
d’expérimentation de l’approche Reduction de la Violence Communautaire
(RVC/CVR) s’est écoulée. Durant, (i) des schémas de CVR ont été
identifiés ; (ii) des forces et des faiblesses dans leur expérimentation
ont été mis en relief ; (iii) des efforts de théorisation essayé
d’adresser les écarts observés ont été élaborées. Analysant le statut de CVR en
termes d’approche et de ses applications particulières, une nécessité de revisite
de l’approche et promouvoir une discussion constructive sur le développement et
son expansion parait comme un besoin patent.
Certes l’approche a fait ses preuves, mais les avancées en termes de
cadrage méthodique et de pragmatisme par rapport aux buts resteraient à
améliorer.
Dans
ce texte il a été démontré pourquoi CVR est, en principe, un outil de DDR au
service de la sécurisation et de la stabilisation. Mettant en relief les
velléités de CVR à travers les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations
Unies (CNSNU), le texte montre que la démarche de CVR devrait utiliser la boîte
à outils conçu pour la gestion du programme DDR ou sa version adaptée pour une
meilleure efficacité de ses interventions. Car, le système de suivi et d’évaluation
mis en place pour le DDR classique (DDR de première génération) donne une
certaine garantie de cadrage méthodologique du programme, ainsi que la gestion
des risques dans sa mise en œuvre. Eu égards aux excursions observées dans les
pratiques de CVR, une identification des formes de violence devant intéressé le
champ d’intervention de ladite approche a été établi, en insistant sur son ordre
philosophique et son opérationnalisation, et les facteurs et vecteurs de la
violence à être priorisés dans le cadre d’une intervention en la matière ont
été mis en évidence. Sur la base de considérations de bonnes et mauvaises
pratiques, il a été fait des propositions pour un recadrage de CVR aux regards
des velléités initiales de l’approche.
Cette publication cherche à soulever un débat
théorique sur le CVR, regarder ses aspects pratiques afin d’inciter les
praticiens à identifier les écarts dans leur programme et développer eux-mêmes
les réponses appropriées. Il est plus que jamais important de lancer un tel débat,
surtout dans le contexte de transformation
de la stratégie de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) au sein des
mission de paix des Nations Unies. D’où l’importance d’analyser les
injonctions, les inconvénients et les risques. Pour y parvenir, il y a un
besoin d’avoir un bon niveau d’information et une vraie motivation, de dégager une bonne vision
afin de rendre l’approche plus efficace et plus efficiente. Nous espérons que
cette réflexion pourra apporter une contribution dans ce sens.
Mots-clés
: Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion ; Community
Violence Reduction (CVR) ; Stabilisation et sécurisation, Violence et violence
communautaire ; Insécurité, groupes armés ; velléités de CVR ; changement
pragmatique ; évaluation programmatique
I.
Introduction
Depuis 2006, il est initié en République d’Haïti une approche de programme
de Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion, de seconde génération
dénommée : Reduction de la Violence communautaire[1]
plus connu en anglais sous l’appellation de « Community Violence Reduction
(CVR) Programme ». Cette génération de DDR se proclamait être efficace
afin d’adresser des problèmes de sécurité et de stabilité lié à l’existence des
facteurs et des vecteurs de la violence en raison de la présence des groupes armés et/ou
criminelles dans les unités géographiques cibles.
Cette génération de DDR où est inséré le CVR[2] répond
à des caractéristiques à des spécificités internes de la violence armée dans
des unités géographiques où la stratégie formaliste de DDR ne s’appliquerait
pas. Par ailleurs, eu égard aux résultats mitigés des programmes nationaux de
de DDR en matière de réelle assistance à la réinsertion et à la réintégration
des ex-combattants, ce programme s’ambitionnait de porter un appui afin de
compenser le déficit de service observé et de se focaliser des facteurs
déterministes de la violence armée.
Depuis son initiation en Haïti, cette approche s’est étendue dans plusieurs
pays par le biais mission de paix des
Nations Unies comme en République Centrafricaine, au Soudan, en Côte d’Ivoire, en
République Démocratique du Congo, au Mali. Certes, des progrès théoriques ont
été effectués sur le domaine philosophique et pratique de CVR. Cependant, vu la
confusion sur le fond de CVR et parfois des actions vraisemblablement
irrationalistes dans l’exécution du programme Reduction de la Violence
Communautaire, n'est-il pas porté à croire, sans exagéré, qu’on est en train
d’errer sur le rôle qui revient aux principes philosophiques dans la solution
d'une pléthore de questions de Violence Armée au niveau communautaire qui
seraient plutôt d'ordre contingent ?
C’est cette question pertinente qui nous pousse à rédiger ce texte afin
d’attirer l’attention des décideurs et des praticiens sur le fond philosophique
de CVR comme outil de DDR et de ses aspects pratiques en matière de soutien à
la sécurisation et à la stabilisation. Sans vouloir être connaisseur ou suffisant
en la matière, ni de vouloir donner de leçon à quiconque, nous nous sommes
sentis tenu à partager nos appréhensions sur le contenu et les pratiques, les
problèmes de cadrage méthodologique de CVR. Le manque ou non appropriation de
documents de guidance et d’orientation à l’ancrage philosophique d’un programme
DDR a frappé notre attention et nous avons voulu partagés nos préoccupations
nourries des résultats obtenus sur la base d’une approche heuristique et des
observations comparatives, nous permettant de faire un exercice de décryptage
du fond et de la forme des pratiques en matière de CVR.
L’intention première, ici, est de contribuer à revisiter le postulat
d’implémentation de CVR, d’inciter à une reconsidération de ses espoirs et de
ses aspirations tout en l’adaptant au besoins nouveaux et complexes en matière
de maintien de paix et plus spécifiquement dans le domaine de sécurisation et
de la stabilisation. Le postulat de CVR
est mis en évidence à travers les résolutions du Conseil de Sécurité des
Nations sur le mandat des missions de paix dans plusieurs pays. Voyons les
intentions maintenant.
III.
Velléités initiales de CVR
3.1. A
Travers les résolutions du CNSNU
Les velléités de CVR sont pour les premières fois décrites dans les résolutions
1702 (2006) et 1743 (2007) du Conseil de Sécurité des Nations Unies, relative à
Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Certes,
elles ne sont pas les seules à les décrire, mais historiquement elles
constituent les fondamentaux pour avoir indiqué les conditionnements de
l’avènement d’un programme CVR comme outil à travers d’une mission des Nations
Unies.
En effet dans la résolution 1702, le
Conseil de Sécurité a dit constaté que « les conditions nécessaires à la
mise en place des programmes classiques de désarmement, démobilisation et
réintégration ne sont pas actuellement réunies en Haïti et qu’il faut des
programmes différents pour répondre aux conditions locales, et pour favoriser
la réalisation de l’objectif de désarmement, démobilisation et
réintégration ». Basé sur ce constat, dans l’article 11 de la résolution
le Conseil a demandé à la MINUSTAH, en étroite coordination avec le
Gouvernement haïtien et les autres parties prenantes concernées, notamment les
donateurs, « de réorienter ses efforts de désarmement, démobilisation et
réintégration, afin de mieux réaliser cet objectif, en mettant en œuvre un
programme complet de lutte contre la violence adapté aux conditions locales,
comprenant notamment une aide aux initiatives visant à améliorer la gouvernance
locale et à renforcer l’état de droit, et à offrir des possibilités d’emploi
aux anciens membres des bandes et aux jeunes à risque ».
Dans sa résolution 1743, le Conseil a insisté sur la sur la nécessité
d’adopter des mesures qui permettent de désarmer, démobiliser et réintégrer
effectivement les éléments des bandes » et il a encouragé le Gouvernement
haïtien, en coordination avec la communauté internationale, de redoubler d’efforts
pour réorienter son action en faveur du désarmement, de la démobilisation et de
la réintégration, et en mettant en œuvre un programme complet de lutte contre
la violence adapté aux conditions locales, conformément aux dispositions de la
résolution 1702 (2006) ».
Il faut souligner que l’esprit des autres résolutions du Conseil de
Sécurité, demandant à une mission des Nations Unies d’appuyer la mise en place
d’un programme de Reduction de la violence communautaire conservent les mêmes
directives en termes de velléité. Il s’agit de : (i) Réorientation et
adaptation du programme de DDR aux conditions locales en vue d’une meilleure
efficacité et de plus efficient ; (ii) Elargir le cadre d’intervention de
DDR sur des facteurs et des vecteurs de la violence liés à la présence des
éléments et des groupes armés ; (iii) renforcer le programme national de
Désarmement, Démobilisation et Réinsertion ; (iv) l’amélioration du système
institutionnel de prévention de la violence et de l’insécurité, le renforcement
de l’état de droit, et le tarissement du réservoir de la violence communautaire
par l’offre des possibilités d’emploi au personnes vulnérables pouvant être
manipulé ou instrumentalisé dans la violence et/ou la criminalités des bandes
armées.
Aux velléités s’ajouteraient : (i) Le désir de faire plus avec moins
de budget (ii) La focalisation sur des zones prioritaires là où il y a plus de
menace pour la sécurité et la stabilité[3] et
(iii) de compenser les écarts de la phase de réinsertion réelle des démobilisés
à la vie ordinaire et civile. Car comme le fait remarquer [l’état de « démo »
se présente bien souvent à l’ex-combattant comme un obstacle à la reprise d’une
sociabilité normale[4]].
3.2. Entre la
violence dans son entièreté et la violence indiquée dans la résolution du CSNU
Dans la préface du rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, Madame
Gro Harlem Brundtland, Directeur générale de l’organisation estime que la
violence « est un problème complexe associé à des schémas de pensée et de
comportement façonnés par de nombreuses forces qui s’exercent à l’intérieur de
la famille et de la communauté, des forces qui peuvent aussi transcender les
frontières nationales »[5]
Par ailleurs, son organisation l’Organisation mondiale de la Santé, définit la
violence est : « l’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la
force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou
contre un groupe ou une communauté´ qui entraine ou risque fort d’entrainer un
traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal développement ou une carence »[6].
Il est évident que la violence quel que soit la facette sous laquelle on la
considère : dirigée contre soi-même, interpersonnelle, collective (OMS, 2002),
qu’elle soit considérée dans ses dimensions
sociales, puis familiales, institutionnelles et subjectives[7] ordinaire
ou construit ou hors-normes la violence se présente sous la forme de
maltraitances physiques, psychologiques, abus sexuels, harcèlements,
affrontements entre groupes, bref des formes d’action de rabaissement et de
dénis des droit de la personne humaine. Quelque, son generis, sa nature, sa
forme d’expression la violence mérite d’être adressée ou du moins d’être
déviée, au regard des fondamentaux du droit mais aussi pour le bien-être de
l’humanité. Mais, dans quel contexte et avec quel programme est rationnellement
dédié à tel ou tel autre exercice ? C’est qui nous amené à aborder le domaine
de compétence d’un programme réduction de la Violence communautaire dans un
contexte de maintien de paix.
Fondamentalement, un programme de réduction des violence communautaires a
une finalité d’agir sur la globalité de la violence quel que soit sa forme et son
mode d’expression. Car ni l’un, ni l’autre peut conduire une manifestation de
la violence ordinaire qui rend le vivre ensemble chaotique :
« Nous appuyant sur la théorie freudienne, force est de
constater qu’il y a, à la base des pulsions, une violence irréductible. De fait
« ...l’homme n’est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on
dit qu’il se défend quand on l’attaque, mais un être au contraire, qui doit
porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d’agressivité… L’homme
est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son
prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser
sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier,
de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer, ……,Violence
contre violence, telle est la condition de survie de toute communauté humaine.
Les impératifs de vivre ensemble, obligent les êtres humains à céder sur leur
satisfaction immédiate, à faire le sacrifice de leur pulsion, pour la « shunter
» dans des dispositifs de médiation symboliques. Le traitement de la violence
par les sociétés humaines a toujours relevé de cette tentative jamais achevée
de métabolisation. À l’immédiat de l’exigence pulsionnelle fait barrage la
médiation du désir. L’homme est violence »[8]
Considérons que la violence est subjective et fait partie la nature humaine
et de l’essence du vivre ensemble (communautaire et sociétaire),
considérons qu’en raison de cette nature naturellement violente qui anime
l’individu singulier ou pluriel qu’une la violence serait légitimement
acceptable (Weber, 1919) pour entretenir l’existence et la cohabitation acceptable
entre les individus et les groupes, toute autre forme de contrainte serait un
motif d’agir en son contraire en sa contenance. D’un point de vue
programmatique, le CVR est un moyen d’agir sur une forme de contrainte qui
dévie la régulation normale de le vie collective. Il s’attaque à un sous-type
de la violence globale celle générer par la présence ou l’existence d’individu
ou de collectifs n’etant pas des dépositaires de la violence légitime mais s’en
approprie des moyens de l’exercer et en sens contraire aux fondamentaux du
droit général et des droits de la personne humaine.
Un programme de Réduction de la Violence
Communautaire devrait être dirigé sur la base d’orientation philosophique de
seconde zone qui découle, elle-même, d’un ordre de philosophies supérieures.
Car, l’opérationnalisation d’un programme Reduction de la Violence Communautaire,
à notre avis, devrait être circonscrite dans une philosophie spécifique d’un
programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), des problèmes de
sécurité et de stabilité liés à l’existence d’éléments et groupes armés et/ou
criminels, ainsi que des problèmes d’incapacité de contrôle de la circulation
et de l’usage abusive des armes dans l’espace concerné.
Cet ordre de philosophie et son opérationnalisation devaient s’inspirer de
celle de la mission qui, elle aussi, devrait découler de la lettre et de
l’esprit du mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) qui est
conféré à la mission. D’ailleurs, la philosophie du mandat découlerait d’une
compréhension et d’une interprétation de la réalité du pays concerné en matière
de besoins de « sécurité » et de « stabilisation ».
Incontestablement les concepts de Sécurité et de Stabilité sont les deux
maitres mots qui devaient être les parapluies d’action d’un programme Réduction
de la Violence Communautaire dans un contexte de support au rétablissement et
au maintien de la paix. En effet, la violence communautaire, dans le contexte
des pays reconnu, à tort ou à raison, comme une menace pour la sécurité
internationale, est une résultante de multiples facteurs et est entretenue par
plusieurs vecteurs. De ce fait, et en principe, en face d’une telle réalité de
violence communautaire ancrée à une crise multidimensionnelle, nous sommes en
présence d’une globalité de : (i) Problème complexe ; (ii) problème(s) cause(s)
aigue(s) et ; (iii) les problèmes conséquences intense(s).
Normalement, en matière d’intervention, la solution idéale serait d’agir,
principalement, sur le/les problème(s) cause(s), sans pour autant négligé les
problèmes conséquences. Car, en agissant sur le dernier aspect seulement, cela
reviendrait à créer un assistanat et un clientélisme qui n’en finirait pas. Et,
même si on adresserait les facteurs causes, il faudrait que l’action soit
ancrée dans une démarche programmatique et systématisant le développement de
synergie synallagmatique interne et externe autour du problème dans sa
globalité.
V.
Opérationnalisation de la
philosophie stratégique de CVR
Agir dans le cadre d’une philosophie stratégique de CVR, comme énoncée, plus
haut, reviendrait à avoir : (i) D’abord, une stratégie en matière de Réduction
de la Violence Communautaire, basée sur une évaluation ex-ante des besoins,
indiquant les lignes de base de l’opérationnalisation ; (ii) Des plans
opérationnels régionaux, incluant eux aussi leurs lignes de base ; (iii) Des
allocations budgétaires régionales, basées sur les plans régionaux, eux-mêmes,
bâtis sur la base des besoins réels, clairement définis, apprivoisés et
rationalisant l’investissement; (iv) Déterminer une cohérence interne
d’exécution des projets, en synergie avec d’autres initiatives complémentaires
; (v) S’approprier des moyens et des capacités réels de contrôle Monitorage et
d’Evaluation (M&E) des projets financés ; (vi) Une articulation des
interventions autour d’une théorie de changement et de pérennité des acquis ;
(vii) Et enfin, inscrire les actions dans une perspective des types
d'explication probables et de propositions pratiques pour faciliter la
cohérence et la comparabilité progressive des résultats.
En dehors d’un cadre objectif et rationnel, on risque de perdre
l’ergonomique que suppose un tel programme et la conjecture paradigmatique qui
doit le guider. En plus, une posture d’isolationniste ou de partenariat faible,
est constatée dans certains milieux, pour des raisons diverses, est un autre un
problème majeur. Situant, le CVR à
l’intérieur du DDR comme une démarche de résistance et/ou de survie, cette
attitude pourrait contribuer à décroitre la réputation de l’approche de CVR en
termes d’utilité et d’outils pouvant permettre aux Nations Unies de fournir une
prestation de bons services aux communautés ayant le besoin de mise en place
d’un pareil programme. L’agitation autour de CVR saute aux yeux de tout
observateur, même peu curieux de la cuisine de CVR.
Cette agitation, ci-dessus mentionnée, s’explique par plusieurs motivations :
(i) Les ressources, en termes budgétaires, mobilisées pour le programme (ii) Ses
atouts de visibilité (iii) Son chevauchement et/ou interrelation à d’autres
piliers d’intervention, lu par certains comme une collusion et une menace pour
leur existence ; (iv) en conséquence à cette dernière, un désir de
rapatrier et/ou de dilution d’un tel le programme sous d’autres piliers ;
(v) Absence de directive officielle, en terme de politique trans-institutionnelle,
comme c’est le cas pour le DDR traditionnel à travers l’IDDRS qui fixe les
modalités d’exécution d’un tel programme ; (vi) l’absence de cadre
stratégique faisant du CVR un outil objectif de support au Programme National
de DDR, établissant les lignes de bases de cette interaction. Tout cela
concoure à affaiblir la contenance de complémentarité qui devait être aux
avant-gardes d’une approche de CVR.
Se situant dans un contexte d’intervention dans une situation de crise
complexe, de conflits et de violences communautaires multiformes,
l’opérationnalisation du programme doit nécessairement être, non seulement
méthodologique, mais aussi ouverts. Cette posture méthodologique sous-entendrait,
la définition d’une stratégie, en amont et la recherche de développement de
synergie, en aval et l’ouverture implique le développement d’un partenariat
intelligent, efficace et efficient et de recherche de dividende
d’accomplissement de service partage et réciproque au mandat des partenaires.
Faisons observer que l’initiation de l’approche CVR à contribuer à un
regain d’espoir et de nouvelles dynamiques au / au travers du programme de DDR
des Nations Unies, en appui au Programme nationaux de Désarmement
Démobilisation et de Réinsertion. Un mauvais ancrage philosophique et/ou
stratégique d’un tel programme risque de décevoir les espoirs et / ou d’altérer
les aspirations initiaux.
Nous avons observé de très bonnes pratiques qui tiennent compte de la philosophie de CVR
dans son opérationnalisation aussi bien que de mauvaises pratiques. Entre
autres exemples, illustrons, par certains projets mis e œuvre dans plusieurs
missions des Nations Unies.
5.1. Bonnes pratiques
a)
Au Mali à travers la MINUSMA
Au Mali, à travers son entité « United Nations Mine Action Service
(UNMAS) » la mission de stabilisation de Stabilisation des Nations Unies
au Mali (MINUSMA) a mis en place un projet un projet adressant un aspect de la
violence armée au niveau communautaire celui de la prolifération d’armes
légères et de petit calibre (ALPC). Constatant que de nombreux incidents qui
peuvent être attribués aux mauvaises pratiques de stockage des armes à feux
dans les foyers et aux tensions intercommunautaires, UNMAS, à travers son partenaire
DanChurchAid (DCA), a mis en œuvre un projet, de mars 2014 à juillet 2015 dans
la région de Mopti, visant à améliorer la situation sécuritaire, ainsi que de
réduire les tensions au sein et entre les communautés[9].
A travers ce projet, il a été d’abord fait une étude sur les armes légères
et de petit calibre, et sur cette base une planification Communautaire de la
Sécurité a été définie. Il a été réalisé des Sessions d’éducation aux risques
des ALPC, la mise en place de comités de paix et de médiation et la distribution
de boites de stockage d’armes à feu. Il est indiqué֖é que ce projet a permis une réduction significative des incidents
de sécurité et des conflits intercommunautaires et aussi une baisse des
incidents causés par les ALPC, le regain d’un sentiment de sécurité et une
appropriation locale, incluant des femmes, facilitant la médiation, le plaidoyer
et l’éducation aux risques des ALPC.
b)
Au soudan à travers UNAMID
Au Soudan du Sud, en 2011, l’Opération hybride Union
africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a conçu un programme RVC pour
restaurer la stabilité socio-économique du pays et renforcer l’autorité de
l’état. Le programme se base sur le principe que le
CVR est un outil d’instauration des méthodes non
violentes de résolution des conflits, de stabilisation et d’établissement d’un
équilibre cohérent entre éléments de développement et sécurité politique et pour
adresser la situation de précarité des jeunes qui constitue une menace pour la sécurité
et la stabilisation. C’est dans le cadre
que le programme était conçu en vue de proposer davantage d’options lucratives
à la jeunesse. En effet, « il offrait l’accès à diverses formations
professionnelles ainsi qu’à des emplois temporaires grâce à la mise en place de
projets communautaires à forte intensité de main d’œuvre ». La finalité
recherchée était de rendre les jeunes plus productifs, à faciliter leur
insertion dans des emplois bénéfiques à terme à l’économie et à encourager
l’adoption de comportements favorisant la paix nationale. On rapporte que :
« Près de 58 projets à destination de 9 000 jeunes ont été mis en
œuvre dans 45 communautés, où les conditions s’améliorent petit à petit »[10].
De décembre 2016 à septembre 2017, la Mission des Nations
Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) avec comme partenaire
d’Exécution la Fondation RINALDI, a mis en œuvre un projet de réinsertion
socioprofessionnelle de 90 jeunes (filles et Garçons) en situation de rue à
Port-au-Prince[11]. Ces jeunes
ont été formés en Coupe-couture (14), Tailleur (6), Plomberie-électricité (11),
Soudure (6), Cosmétologie (29), Menuiserie (16), Soudure (7) et Réfrigération (1).
Pour une effectivité de de l’utilité l’apprentissage à la réinsertion des
bénéficiaires et leur intégration sur le marché du travail, il a été identifié
une cinquantaine d’ateliers/firmes disponibles à recevoir les jeunes en stage.
Un accord a été signé entre le partenaire d’exécution 43 d’ateliers/firmes
identifiées.
Pour assurer la gestion des bénéficiaires, une base de données
et mis à jour périodiquement. Et pour le faire dans le cadre du partenariat du
Programme CVR en Haïti avec l’Université d’Etat d’Haïti (UEF), le partenaire
d’exécution a fait appel à un groupe d’étudiants finissant de la Faculté des
Sciences Humaines (FASCH). En plus des outils de visibilité traditionnels, pour
rendre visible l’action de la mission, le partenaire à créer du matériel
illustratif et explicatif sur le centre de formation adressé au marché du
travail et aussi a réalisé une journée porte ouverte pour faire visiter le
centre de formation. En plus de différente activité de socialisation et d’appui
psychosociales visant à déconstruire le potentiel de violence chez les
bénéficiaires, il a été réalisé֖é avec eux des
séances de formation pour apprendre à gérer un entretien de travail et sur le
comportement à tenir dans le lieu de travail. Enfin les 90 bénéficiaires ont
reçu chacun un kit professionnel les permettant de mutualiser leurs ressources
en plus d’un appui à leur installation collective en activité génératrice de
revenu.
A côté ces types de projet, il faut souligner des actions
visant à rapprocher les communautés de la Police Nationale d’Haïti (PMH) et
l’interaction du programme CVR dans le développement d’une Police communautaire
et aussi l’appui à adresser le phénomène de justice expéditive par le manque
d’accès à la justice qui poussent souvent les gens à se faire justice par le
recours aux armes.
d)
En Côte d’Ivoire à travers l’UNOCI[12]
Connu sou l’appellation « Projets Réinsertion Communautaire (PRC) »
the type hybride de CVR appliquée en République de la Cote d’Ivoire adressait
le reliquat des combattants non pris en charge par le Programme national de
DDR. Deux caractéristiques remarquables de ce type de CVR est le programme
opérationnalise l’action de réinsertion en micro-projets et l’appui était
essentiellement génération de revenus.
A Abidjan en particulier nous avons observés les activités de support à la
réinsertion des combattants où collectivement ils ont reçu un paquet
constituant soit en un fonds de commerce sous forme de kit ou d’une activité de
production / transformation. Un projet particulier qui a retenu notre attention
est le micro-projet de collecte et de transformation des déchets au profit de 6
combattants d’Adjamé. Dans ce projet, les bénéficiaires étaient équipés en matériel
motorisé pour collecter les déchets dans
les ménages, un espace de stockage a été mis à leur disposition et ils ont été
renforcer en trie et recyclage et transformation. Ce qui est intéressant dans
ce projet est son utilité communautaire, sa visibilité et les possibilités
d’identification précoce des signes de récidive par l’autorité.
e)
En Centrafrique à travers la MINUSCA[13]
En république Centrafricaine, initialement, le programme CVR était conçu
comme une stratégie de pré-conditionnement au DDR, cherchant à inciter les
particules des ex-Seleka, dissociés, et les Anti-Balaka à entrer dans un processus
de désengagement et de réinsertion. Le traitement ou le support de CVR dans ce
processus est adapté à la caractéristique de chaque groupe d’appartenance et
des conditions individuelles. L’offre d’appui de CVR au DDR et à la réinsertion
présente une contenance d’uniformisation des offres aux bénéficiaires. Ce qui confère
une égalité des bénéfices du programme partout. Le concept global consiste par
la formation des bénéficiaires, leur outillage par la provision de kit
individuel et/ou collectif, et l’installation individuel ou mutualisé dans une
activité génératrice de revenu.
Appuyé par l’UNOPS qui est l’opérateur principal de la MINUSCA pour le
programme, le processus est soutenu des Comités Locaux qui active les
communautés pour permettre aux interventions de CVR de collecter des armes
illégales circulant dans les communautés. Actuellement le programme CVR est considérer comme un palliatif pour ceux qui ne répondent
pas critère stricte de DDR classique. En effet, selon les critères c’est une arme
un combattant. Ce n’est pas par le fait
d’être identifié comme étant membre d’un groupe qui confère seulement, l’éligibilité
au programme. Dans le cas où l’individu ne rempli pas la condition principale de
remise d’une arme, il est transféré directement au programme CVR pour le reste
du processus.
5.2.Mauvaises pratiques
Il est observé ce qui suit : (i) Les programme de CVR sont pour la
plupart mis en place sur un fond d’appréciation, de compréhension et de
perception trop individualisée, sans une véritable évaluation initiale,
déterminant l’applicabilité de l’approche, les besoins réels, l’expectative ou
les résultats probables, l’investissement nécessaire, proposant une formule
d’intervention et établissant les lignes de bases pour l’évaluation post factum
et ex-post ; (ii) En conséquence,
au premier pré-conditionnement indiqué, les quelques stratégies en matière de
Réduction de la Violence Communautaire, seraient biaisées et meme s’il exterait
une théorie de changement elle est aussi biaisée ; (iii) Des plans
opérationnels régionaux, incluant eux aussi leurs lignes de base proprement
dits n’existent pas ; (iii) Des allocations budgétaires et les composantes
d’interventions ne sont pas bâtis sur la base des besoins réels, clairement
définis, apprivoisés et rationalisant l’investissement; (iv) Il y a une déficit
de cadre de partenariat claire et formel autour de la stratégie de CVR. Ce qui
crée un problème de cohérence interne d’exécution des projets, de
responsabilité et de redevabilité, de développement de synergie avec d’autres
initiatives complémentaires, de pérennité et de continuum logique avec des
actions futures de développement ; (v) Un problème de collecte des informations
quantitatives et qualitatives sur le programme en raison d’un déficit de vrai
moyens et compétence en matière de contrôle Monitorage et d’Evaluation
(M&E) des projets financés. Ce qui obstrue toute possibilité de
compréhension de la cohérence et la comparabilité progressive des résultats.
Il est par ailleurs observé une agitation une autour de CVR et une
perception et une interprétation non apprivoisée faisant d’elle, à la fois, une
proie et un tour de Babel. N’ayant pas un contour opérationnel bien défini et
ancré aux finalités de DDR et du fait d’autres aléas qui entoure la dynamique
de mission, laisse entrouvert la porte à l’investissement destiné au CVR dans
d’autres poches de mandat qui peut ne pas être au diapason des velléités de
DDR/CVR.
Face à un tel constat, les ambitions et aspirations en matière d’approche
de CVR sont hypothéquées et les investissements ne sont pas garantis de fournir
les meilleurs résultats que possible. Il revient donc aux managers et au
bailleurs de fonds d’exiger une meilleure conciliation entre la philosophie de
CVR et son opérationnalisation ainsi qu’une application méthodologie de
l’approche. Que peut-on faire,
concrètement, pour adresser ces écarts constatés, sans pour autant partir du
néant ?
VII.
Pour un recadrage de CVR au
regard de ses velleités Initiales
Nous ne voudrions pas soutenir un criticisme stérile, mais plutôt exprimer
un scepticisme béant. Car, comme vous, nous croyons dans le programme et nous
sommes convaincu que tout changement pragmatique ne s’opérerait qu’en analysant
les fondements, l'étendue légitime et les limites des savoirs et des pratiques.
Et par-dessus tout, la critique ne s'exerce pas tellement sur les productions
de la raison mais sur la raison elle-même. Nous ne souhaitons pas non plus
imposer des dogmes en matière de pratique de « Community Violence Reduction
» programme, c’est-à-dire, croyant que nous sommes les seuls issus d’un courant
de pensée en matière de CVR, détenant une connaissance vraie intangible ou
d'une vérité décisive, universelle, immuable et incontestable pour sa pratique
dans les contextes de mission des Nations Unies. D’ailleurs, un tel état
d’esprit serait contraire au sens d’ouverture intellectuelle, d’humilité et de
jugement de composition qui doivent caractériser tous les professionnels.
En guise de proposition, nous voulons suggérer : (i) Qu’un document comme
le IDDRS (Integrated Disamament, Demobilization and Reintegration Standard)
soit rédigé afin de clarifier la posture philosophique et opérationnelle de CVR
et de ses contours, délimitant ainsi les limites de son champs de compétence et
d’application et lui proposant des modes de composition ; (ii) que des
documents de guidance et d’orientation, basés sur les fondamentaux de la
pratique du DDR et de ses mécanismes de responsabilité, de monitoring et
d’évaluation (M&E), soient mise à la disposition des missions des Nations
Unies là où le programme doit être implémenté ; (iii) Faire un « code
cable » du quartier général de DDR pour clarifier la définition de CVR,
son appartenance au pilier DDR et les aspects méthodologiques de son exécution,
tout en mettant en exergue, les pôles de collaboration entre les section de
DDR avec les autres entités des
missions, l’équipe du Pays des Nations Unies, ainsi que la connexion du CVR
avec les programmes Nationaux de DDR, et les besoins de mise en place d’un bon
système de monitorage et d’Evaluation (M&E) ;
En plus des outils mentionnés plus haut, nous suggèrerions d’ajouter :
(iv) des conférences / réunions trimestrielles
avec l’équipe managériale de DDR des Missions sur l’implémentation du CVR dans
le DDR. Au nombre de ces managers devrait être inclus le haut leadership de
mission ; (v) Formation pratique pour les staffs opérationnel de CVR. Dans la
mesure du possible, inciter les missions, avec le support d’un centre de
formation en DDR de grande réputation, à organiser des séminaires internationaux
pour les staffs afin qu’ils puissent comprendre profondément la philosophie et
les principes méthodologiques globaux de l’implémentation du CVR et les leçons
apprises de son implémentation dans le contexte d’autre mission. (vi) :
Une évaluation programmatique de CVR par les auditeurs internes et des
évaluateurs externe. Il serait important de cerner uniquement l’implémentation
du CVR comme composante de DDR et non d’inscrire l’évaluation dans le cadre
d’une évaluation du programme DDR dans son ensemble. Car cela pourrait occulter
ou contribuer à la négligence de certains aspects profonds de CVR.
Par ailleurs nous proposerions trois étapes dans l’application de la
démarche de CVR : (i) Identifier et définir le problème tout en isolant ses causes
profondes et les vecteurs et facteurs sur lesquels on doit agir pour résoudre
le problème en toute rationalité ; (ii) Formuler et expérimenter des
moyens de le résoudre à petite échelle ; (iii) Evaluer l’application de la
résolution du problème expérimenté sur une petite échelle et tenant compte des
paramètres à ajuster puis l’appliquer à large échelle là où le problème est de
même posture et que les causes, les facteurs et vecteurs sont quasi-identiques
et que les mesures de l’expérimentation
préalable semblent s’avérer efficaces.
Partant du principe de l’irréductibilité de la violence[14],
l’imagination CVR en termes d’intervention doit analyser les types d’actions
symboliques possible pour retenir les facteurs et vecteurs innées de la
violence visible et de les contenir dans des transpositions réelles mais
qu’elle s’exprime sous des formes virtuelles, moins nuisibles et expressives à
l’existence collective.
On comprend bien que l’approche CVR repose sur des bases critiques. Chaque étape depuis l’identification du problème et de ses
causes, sa planification de l’agir, l’expérimentation et l’évaluation des
impacts de la réponse doit être fondée sur de solides prospections. Il s’avère
que l’appréciation du problème mérite un regard multidisciplinaire et que la
réponse nécessite un éventail de compétences professionnelles, qu’il s’agisse de
sociologues, d’anthropologues, d’économistes et d’experts en développement, de
criminologues, de juristes, de psychothérapeutes, de professionnels de l’arts
et bien d’autres.
VIII. En guise de Conclusion
Comment CVR peut être une incitative au désengagement et ou un outil de
dislocation des groupes armés et/ou criminelles ? Comment peut-elle un appuyer le processus de réinsertion
/ réinsertion des combattant démobilisé ? Comment elle peut contribuer à
aux actions visant le contrôle et la circulation des armes (petits et grands
calibre) dans les communautés ? Comment elle renforcer la capacité des
communautés à prévenir et agir sur des facteurs et des vecteurs de la
violence ? Ce sont des questions de fond de l’opérationnalisation de CVR,
inspirées de ses velléités philosophiques. Laquelle philosophie devrait
permettre, pour reprendre une expression de l’OMS sur le rôle de la sécurité,
doit permettre à l’individu (le bénéficiaire directe) et à la communauté
(l’entité globale cible d’intervention) de réaliser ses aspirations[15].
Il est d’une évidence certaine, qu’au niveau de pays d’intervention, qu’il
y a un besoin de mise en lumière des velléités de la perspective de Community
Violence Reduction (CVR) Programme au regard des objectifs d’un programme de
DDR. Mais, il est tout aussi compréhensible, dans chaque contexte il faut
apprivoiser ces velléités aux besoins locaux constamment changeant. Même si l’esprit
et la lettre de chaque programme peuvent être différents, néanmoins, l’essence
et la substance ne devraient pas être aux antipodes de l’ordre philosophique de
DDR.
Cependant l’efficacité et l’efficience d’un programme CVR dépend de
beaucoup d’autres facteurs, tels que son ancrage dans un programme national de
Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, l’engagement effectif et
compréhensif des acteurs et des partenaires, incluant les institutions
managériales du programme, l’équipe des Nations Unies du pays, les institutions
de sécurité, la société civile, les acteurs communautaires, les communautés
ciblés et les bénéficiaires eux-mêmes. Ce qui sous-entend la mise en place des
politiques et d’autres mesures pour attaquer au problème.
Cependant, on peut faire plus que cela pour s’attaquer aux facteurs de
risque de la violence. Car comme l’a affirmé l’OMS, la violence sous toutes ses
formes est largement associée aux déterminants sociaux comme une gouvernance
faible, un État de droit défaillant, les normes culturelles, sociales et de
genre, le chômage / concentration de la pauvreté, les inégalités salariales
entre les hommes et les femmes, les évolutions sociales rapides, ainsi que les
options éducatives limitées. Des facteurs de risque transversaux comme la
facilité d’accès aux armes, qu’elles soient ou non à feu, et l’abus d’alcool
sont également fortement associés à plusieurs types de violence[16]. Chercher
à diminuer l’intensité des facteurs et appliquer des mesures sociales et éducatives
pour agir sur les vecteurs sont des options pour y parvenir.
Toutefois, il faut signaler que les oscillations idéologiques autour des
questions insurrectionnelles, fondées sur différences ethnocentriques
fondamentalement construites et échelonnés sur une longue durée et développant
une reflexe d’opposants et ennemis
permanent sont de véritables menaces pour inscrire
l’impact de CVR dans la durée, surtout dans les contextes de crise
multidimensionnelle. Car, contrairement à certains pays où la pauvreté est le
facteur déclencheur essentiel de la violence communautaire armée observée, il
faudra tout un programme de déconstruction des vecteurs de la violence sur une
longue durée. Ce qui rendrait plus important, encore, les attributions de la
reprise des effets d’un tel programme, en ce qui a trait à la continuation des
actions visant le développement de la cohabitation pacifique et l’effectivité
d’un système de résolution pacifique des conflits et de tolérance des
différences.
IX.
BIBLIOGRAPHIE
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risque, in Condition pour la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire ICP Research,
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14. Re-orienting DDR to DDR Second generation (SECOND GENERATION OF
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15.
Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime,
MESURES CARCÉRALES ET MESURES NON PRIVATIVES DE LIBERTÉ: Réinsertion sociale, (Compilation d'outils d'évaluation de la
justice pénale) https://www.unodc.org/documents/justice-and-prison-reform/cjat/Reinsertion_sociale.pdf.
16.
L’accompagnement social des condamnés et des sortants de
prison, http://conference-consensus.justice.gouv.fr/wp-content/uploads/2013/01/fiche-15-accompagnement-social-sortants-prison.pdf, New York, 2008.
17. Françoise Nduwimana (Prepared by) /Office of the Special Adviser on
Gender Issues and Advancement of Women (OSAGI), Department of Economic and
Social Affairs (DESA), Economic Commission for Africa (ECA), United Nations
Security Council Resolution 1325 (2000), on Women, Peace and Security,
Understanding the Implications, Fulfilling the Obligations, http://www.un.org/womenwatch/osagi/cdrom/documents/Background_Paper_Africa.pdf
JLV @L.T.
[1] De manière générale le cadre d’une stratégie
Reduction de la violence communautaire est extrêmement large. Car la violence
communautaire inclus tous les sous-types des catégories des violences
interpersonnelles et collectives englobant les formes de violence exercées de
gré ou de force, structurelle ou endémique, fondées sur des inégalités des pratiques discriminatoires. Elle peut
contenir la maltraitance des enfants, la violence exercée par le partenaire
intime, la maltraitance des personnes âgées observées comme des pratiques
collectives ou celle des membres de la famille, la violence des jeunes, les
viols et les agressions sexuelles ainsi que la violence en milieu
institutionnel.
[2] Faudrait-il préciser que le sigle CVR n’est pas à confondre dans le texte
avec ce qu’on appelle dans plusieurs pays « Commission Vérité et
Réconciliation » ou ce qu’on appelle « Cave à vin réfrigérée »
qui ont aussi le même sigle : « CVR ».
[3] Tandis que d’autres programme peut
se concentrer sur des formes de violence comme la menace de pouvoir physique,
verbal ou émotionnel, d'intimidation ou de harcèlement, qui infligent des
tourments ou des souffrances d’ordre physique, mental / psychologique ou sexuel,
la menace de tels actes, la contrainte ou autres privations de liberté, ou une
atteinte au bien-être social d'un individu, le programme CVR s’adresse à des
formes de violences liés à l’implication des armes à feu dans
l’instrumentalisation et l’opérationnalisation de la violence.
[4] Fofana Moussa, Réinsertion
socio-économique des ex-combattants des Forces Nouvelles : Trajectoires
risquées pour jeunes à risque, in « Condition pour la consolidation de
la paix en Côte d’Ivoire » ICP Research, Barcelona, 2014, page 153.
[5] Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), « Rapport mondial sur la violence et la sante´ : résumé », Bibliothèque
de l’OMS, Genève, 2002.
[6] Ibid., page 5.
[7] Joseph Rouzel, « La violence
ordinaire », ERES | « VST - Vie sociale et traitements », 2002/2 no 74 | pages 50 à 51, ISSN 0396-8669, https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2002-2-page-50.htm,
p. 51.
[8] Ibid,
[9] UNMAS, Réduction de la violence armée
dans la région de Mopti Mars 2014 – Juillet 2015.
[10] Natasha Arora (traduit par Caroline
Faure), Les programme de Reduction de Violence communautaire, http://www.citeunie.com/programmes-de-reduction-de-violence-communautaire/,
6 mai 2017
[11] Documents d’archive (Prodoc, er
rapport de projet) du Programme CVR de la mission des Nations Unies pour la Stabilisation
en Haïti (MINUSTAH).
[12] Observations et entretiens in situ.
[13] Entretiens et témoignages collectés.
[14] Les travaux de John Lock, Sigmund
Feud, Michel Foucault, ont mis en évidence un sous-bassement de résistance des
vecteurs de la violence. Mais, elle loin d'être un problème social incontrôlable
ou inéluctable de la condition humaine ou inévitable.
[15] Organisation Mondiale de la Santé
(09/1998), « Sécurité et promotion de la sécurité : Aspects conceptuels et
opérationnels », Québec, éd. OMS, p. 8.
[16] Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), « Résumé d’orientation : RAPPORT DE SITUATION 2014 SUR LA
PRÉVENTION DE LA VIOLENCE DANS LE MONDE », Page 6, ©Organisation mondiale
de la Santé 2014 WHO/NMH/NVI/14.2