A la fois libre
et prisonnier du social
.- Par Jean Laforest Visene
Des gestes vraisemblablement simples, mais qui en disent beaucoup
Chaque soir la défunte Lyvia Tulce soir,
une paysanne de Vilou une localité de la commune du département du sud d’Haïti,
s’agenouillait devant son lit, fermait ses yeux, marmotte, l’aire serein et
souriante, pendant plus d’une dizaine de minutes et plus. Pour clore son
cérémonial, elle dirige les paumes de ses mains ver le ciel, puis vers sa
bouche pour donner une bise à chacune d’elles.
Comme un rituel obligatoire, ce cérémonial sera répété le lendemain matin.
Ces gestes de Lyvia, posés dans son
intimité, sont-ils isolé de son biotope socio-matériel ? En quoi cela
est-il tributaire de sa socialisation et peut exprimer ses liens parentaux ?
Dans la perspective d’une réponse à ces questions nous avons fait des observations
dans l’environnement familiale de Lyvia et essayer de le relativisé à un niveau
plus large.
Malgré eux pour le sociale
Prenons un autre cas, celui de Jean-Pierre
et de Lydie deux jeunes adolescentes. Le premier est issu d’une famille pauvre,
habitant dans un quartier réputé dangereux de la capitale haïtienne tandis que
le second, est issu d’une famille du haut commerce et de l’oligarchie haïtienne.
Participant aux festivités de leur paroisse, Nous avons constaté que
Jean-Pierre est enfant-de-cœur. En raison de ce rôle de sacerdotal, nous avons
constaté que lord du cérémonial, prend siège dans le haut lieu. Lydie, elle,
membre du choral de l’église, prend siège dans un espace réservé et enviable en
raison de ce rôle. Mais l’espace est plus près de la masse des fidèles. Nous
avons constaté aussi que les tenue vestimentaire des deux individus sont différents
l’une se l’autre.
Un fait est certain, chacune de ces
fonctions entraine des privilèges sacerdotaux. Mais posons une question simple,
mais fondamentalement axé sur le culturel et le social : En quoi le sexe
de l’un ou de l’autre est déterminante pour pouvoir jouer le rôle. Quelle
serait la réaction des fidèles de cette église catholique si un jour ils voient
que Lydie joue le rôle sacerdoce d’enfant-de-cœur ? En quoi, cela peut-il relativiser une
perception sociale sexiste, discriminatoire sur le genre ? Pourquoi en
dépit, de trait dominant du catholicisme dans le vodou haïtien, les deux
pourraient être traités au même piédestal.
Le vivre-ensemble nous impose ses lois
Prenons un autre exemple, un en enfant né
en Hatti, dans une famille pauvre, ou riche, noire ou de couleur, paysanne ou
citadine, religieuse ou athée, de gauche, centriste, droite ou neutre … après
avoir terminer son cursus classique décide d’entreprendre des études en
économies. Il s’inscrit à une Faculté de la place où est enseigné l’économie. Pour
être admis il doit participer a concours a travers lequel il rentre en compétition
avec d’autres postulante. Aux termes de ce processus, il est admis à la faculté
examens il est admis, soit par mérite,
résultant des savoir acquis au cours de processus académique, pédagogique et/ou
de la vie courant, ou il est admis par la force de ses liens faibles. Intégrant
la formation, il est reçu à la faculté selon les convenances, les usages, et le
pratiques de l’institution. Avant d’etre accepté comme membre effectif de
l’institution il doit satisfaire à certaines obligation fixé par
l’administration de l’institution qui sera couronné par un cérémoniel
académique.
Et alors nous nous libre ou esclave du sociale ?
Que révèlent ces trois cas typique ?
Comment caractérisent-ils l’ancrage social de des concerné ?
Dans le cas de Lyvia, on peut dire même dans
sa vie privée elle pose des actes qui témoignent de son appartenance social et
de son cercle familiale. Elle n’a pas elle-même inventé les faits et geste que
nous avons observé. Elle les a appris à travers des espaces sociaux qu’elle a
transité que l’on peut qualifier de trajectoire socialisant : Sa famille,
sa religion, sa communauté. Dans l’intimité de sa chambre, jusqu’à sa mort,
elle exprime la force de la contrainte exercée par ses trajectoires. Cela
témoigne qu’il y a certes dans le social des individualités, mais on reste et
demeure individu social du fait même de notre exposition aux espaces sociaux. Cela
témoigne également que même notre vie, même le plus privé qu’elle soit, est le
prolongement de notre vie sociale ou publique.
Dans le cas de Lydie et de Jean Pierre on
observe que malgré les différences entre leurs conditions socio-économiques,
leur rang social et aussi leur fonction au sein de leur église cela ne pourra
avoir aucune répercussion sur leur coopération en raison même d’une
structuration institutionnelle qui échappe à leur control personnel et intéressé.
Un autre aspect à souligner est qu’en dehors de leur petite société, il existe
des cadres supra institutionnelles qui servent de trait d’union entre les pans
de la société. Enfin, il existe dans le système de jeu du vivre ensemble,
l’ordre social et culturel, l’ordre économique et l’ordre politique dont le
premier est la prémices des deux secondes.
Dans le troisième cas, celui de l’étudiant
en économie, on peut déduire trois choses : Premièrement, il ressort que
chaque individu est un produit social et institutionnel ; Deuxièmement, il
existe dans le social une infinité de mode de composition, de coopération et de
fonctionnalité ; Troisièmement, on est tous lié du social restreint au tout
social
Que conclure ?
L’individu
social est à la fois libre et prisonnier du social. Il est certainement assujetti
au conditionnement de la règle sociale, mais il est doué de capacité d’agir sur
sa réalité sociale et frayer son devenir. Certes, la conscience collective nous
contraint d’agir et d’être de telle ou de telle autre manière, mais seul notre tréfonds
pousse à poser, dans notre antichambre, des actes qui témoignent de notre
filiation sociale. A la fois libre et esclave, l’individu social est condamné à
vivre dans et pour la collectivité.
Jean Laforest
Visene
Professeur à
l’Université d’Etat d’Haïti
Sociologue, M.A
Sciences du Développement
Email: visenejl@gmail.com
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